Le cinéma d'Almodovar, parce qu'il nous donne de son pays une image totalement subjective, personnelle, touche au général par le particulier. Ses Analyses, prises dans les filets d'un certain milieu et d'une certaine société utilisés comme microcosme, sont révélatrice d'une Espagne multiple, mouvante, baroque, au sens cosmogonique du terme : dont le centre est partout et la circonférence nulle part.
[Extrait de la présentation de Gérard de Cortanze, également traducteur avec Patricia Rey]
Il n'est pas souhaitable de dévoiler à la gent masculine que, sous ses allures de poupée-Barbie-super-star, une femme peut cacher une grande intelligence.
- Tu es beau ?
- Oui.
- Grand ?
- Un mètre quatre-vingts, peut-être plus. Je suis mince mais juste ce qu’il faut, du genre éphèbe. Je porte un jean.
- Pose ta main sur ta braguette et dis-moi ce que tu trouves.
- Tu peux l’imaginer.
- A cette heure mon IMAGINATION se confond avec mes DÉSIRS, et mes désirs n’ont plus le sens de la MESURE, sois plus concret.
- La nature a été très généreuse avec moi.
- J’ai horreur des euphémismes, mais je te fais confiance. Les yeux ?
- Clairs. Verts ou bleus.
- Ils éclairent ton regard d’une façon extraordinaire ? Ils t’hypnotisent lorsque tu les regardes dans la vitre, à tel point que tu ne peux t’en détacher ?
- Oui, c’est exactement ça.
- Avec ces yeux, j’aurais aimé que tu sois brun.
- Je suis brun.
- Fabuleux.
La critique spécialisée affirme que mes rôles érotiques portent en eux quelque chose d’inclassable qui me rend unique et qu’on a de toute façon pas l’habitude de voir dans ce genre de sous-produit. Alfonso Sanchez a été très gentil avec moi : « Quand tu fais une fellation, le spectateur ne remarque que tes yeux et ta bouche. » On a beau dire, mais je suis avant tout une actrice. Pourquoi le cacher ? Et puis n’ayons pas peur des mots : non seulement j’ai un corps qui rend fou les hommes, mais en plus je suis intelligente.
Tout en parlant j’ai posé ma main sur la braguette du type, et je me suis rendu compte qu’il était presque aussi excité que moi le salaud ! Comme nous n’étions pas loin de la maison de campagne, paradis de l’amour libre, nous avons fait l’amour. Il m’a dit de faire attention, de ne pas lui laisser de marques, qu’il était un garçon… très sensible. Tout y est passé. A la fin, alors qu’on s’habillait, il m’a avoué que c’est la première fois qu’il léchait une chatte…, cet aveu m’a rendu morose. MOI, la plus moderne, la plus experte, celle que plus rien n’émeut, mêmes les mots accompagnés de quelque chose en plus, du genre rivière de diamants par exemple, eh bien cette fois j’ai été émue. Bien que je sois une star du porno, je suis terriblement sentimentale.
[...] Madrid représentait pour moi le lieu où les films étaient projetés en première exclusivité, mais aussi la métropole où chacun pouvait "vivre sa vie", en définitive : un rêve.
Dans ma courte et intense vie, mon cœur n’a battu que trois cents fois d’émotion. Celle-ci en était une.
Nous allons fêter nos retrouvailles en BAISANT COMME DES BÊTES TOUTE LA NUIT. Aujourd’hui, j’ai essayé de t’oublier en faisant l’amour une dizaine de fois, mais la BAISE DE LA RÉCONCILIATION SUR L’OREILLER est toujours la meilleure.
La première chose que je fais quand je rentre chez moi après un long voyage, c’est chier. Tel le chien de Pavlov, je me suis dirigé vers les toilettes, les yeux fermés. Assis, dans la même position que d’habitude, j’ai dû constater que rien ne sortait. A peine ai-je réussi à libérer deux ou trois pets secs et grinçants… Je n’ai pas insisté.
Il n'y a rien de plus désespérant que d'entendre l'écho de ses propres paroles.