« Élizabeth était pourtant moins détachée et inconsciente qu’elle le paraissait . Elle avait la subtilité d’une âme d’artiste, qui se nourrit de musique et se dérobe à tout ce qui vient troubler l’harmonie de son univers mental , mais elle savait au besoin faire preuve d’intuition dans les relations humaines » ....
« L’instinct du mal ressemble d’abord à un passant ,
puis à un invité et enfin au maître de la maison » .
Talmud. , Bavli Sukka 52.
Honigtot
« Jadis un peuple actif se délectait
Du nectar de fleurs dont il se repaissait,
En harmonie avec la nature,
Suave, d’or et d’ambre , proie à l’état pur.
Il offrait à l’Être divin sa joie indicible
Sous la garde vigilante d’une reine hautaine .
« Déborah » , car tel était le nom de cette reine
Belle, avisée et éternellement inaccessible ,
Insensible à l’éclat du soleil aveuglant,
Suivait des yeux la danse de l’essaim exultant .
Quand soudain elle flaira un parfum inconnu
De quelle obscure créature messagère de mort?
De l’homme , bourreau de la Nature , qui, sans pitié tue:
Il fit taire à jamais la nuée d’or .
Seule la reine du carnage réchappa.
Ivre de désespoir , elle se vengea
En achevant l’œuvre de l’ennemi
Au prix de sa propre vie.
Aujourd’hui , des ombres surgies du passé
Pleurent la perte du royaume de jadis
Et le Peuple Joyeux n’est plus qu’un spectre figé.
Qui prise la Vengeance plus que la Vie
N’est qu’un pauvre insensé » ..
Raffael Valeriani .
L'âme juvénile de Deborah qui, quelques jours plus tôt, débordait encore d'aspirations et d'espérance, s'était brisée cette nuit là dans un cri de deuil et de haine. C'était désormais la haine qui l'animait, en une mutation née de l'amertume et de la souffrance.
Les Allemands au chômage et affamés perdaient tout espoir d'un avenir meilleur. Ce n'était plus la politique qui les guidait, mais la misère, un terreau dangereux sur lequel poussent les pires manigances et tous les extrémismes.
Elizabeth comprit que cet homme faisait entièrement forme avec l'idéologie du Parti. Cela signifiait qu'il avait perdu toute capacité à penser par lui-même et qu'il ne voyait pas plus loin que le col de son uniforme."
Ce n’est pas notre vie qui compte, mais la cause que nous servons.
Au début de chaque relation, on porte des oeillères : on voit l’autre tel qu’on a envie de le voir… jusqu’au jour où on le voit tel qu’il est.
Depuis cette nuit, je porte en moi une plainte funèbre qui est celle de la mort elle-même et je me demande si on peut mourir sous la torture d’une musique intérieure.
Etre juif, c’est ne jamais être en sécurité. Reste donc en paix avec toi-même. Protège ta famille. Tu ne peux pas changer le cours du monde, car tu ne peux pas changer la nature humaine. Tu peux seulement faire ce que tous les pères doivent faire : soustraire tes enfants au monde de haine que les adultes construisent pour eux.