Sur les terres du roi Louis, une bête féroce fait des ravages dans les troupeaux et épouvante les campagnes. Il paraît que c'est un loup blanc qui lance du feu.
Grand chasseur de loups et fasciné par la bête, Messire Johan accepte la requête du roi qui lui demande de le filer et le tuer. Surtout que la récompense est très alléchante, car le souverain promet de donner à celui qui ramènera la dépouille, dix mille écus…
Johan le louvetier part aussitôt en chasse, laissant sa jeune femme sur le point d'accoucher seule et désemparée, lui assurant pour la réconforter, la fortune. Mais la traque n'est pas facile car c'est l'hiver et il neige. « Blanc sur blanc », le loup est là, il rôde, ne laissant aucune trace. Alors, forcé de demander l'aide des villageois, Johan s'engage à partager la prime s'ils arrivaient à l'attraper…
Avec ruse, ils organisent une battue et une embuscade qui fonctionne. Cependant le loup pris au piège arrive à s'enfuir, laissant en gage une de ses pattes blanches.
L'animal doit être doté de magie pour les narguer ainsi, mais la patte servira Johan. Il décide de ne rien dévoiler aux villageois et d'offrir le trophée à la reine en faisant croire à la mort du loup.
C'est avec une bourse remplie d'or qu'il s'en retourne chez lui.
Le jour de l'accouchement, sa femme met au monde deux enfants ; des bessons comme on nomme les jumeaux dans le pays, un garçon et une fille. Si le premier semble un peu malingre, la seconde est bien plus vigoureuse, mais naît avec une malformation. A la place d'un pied, elle a une
patte blanche. Ce coup du sort étant certainement une diablerie, le louvetier, fou de douleur et humilié, refuse de garder sa fille.
Et quand sa femme meurt des suites de l'accouchement, plus personne ne peut le raisonner.
« – Messire, vous ne pouvez pas la tuer, se récria la nourrice, c'est une créature du bon Dieu !«
Patte-Blanche est emmenée dans les oubliettes du castelet où elle y vivra cachée, élevée par la vieille nourrice qui n'a pas pu se résoudre à la tuer. Son frère Thomas, quant à lui, bénéficie des meilleures attentions, mais restera longtemps en manque de sa bessonne.
Jusqu'au jour où… quelques années plus tard… le loup blanc revient hanter la région ; il réclame quelque chose.
Marie-Aude Murail nous conte un récit bien sombre pour les enfants qui, dès les premières pages, nous fait songer à l'histoire de la bête du Gévaudan. Mais ici, le loup blanc apparaît plus en sorcier, fier, empreint de magie et de
mystère, qu'en loup-garou sanguinaire ; dans ce conte, la cruauté vient de l'homme et non de la bête.
Le louvetier est cupide et superstitieux. Enragé de ne pas avoir eu la bête et mortifié de voir que sa fille porte une part du loup, il est sans pitié pour elle. Il commet alors l'action la plus inhumaine en voulant la tuer.
Obscurantisme, magie, liens fraternels, quête, délivrance et réparation, sont les thèmes qui sont abordés.
Ce livre est destiné aux jeunes enfants qui commencent à lire seuls. Avant de connaître un dénouement heureux, l'histoire peut se montrer impitoyable et effrayante. Alors, à ne pas laisser entre les mains d'un enfant craintif !
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