AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frandj


Avant de lire ce livre, j'avais lu un seul livre de Murakami Ryu: "Bleu presque transparent", qui m'avait surpris et même choqué. "Miso soup" m'a fait la même impression; personne ne peut rester indifférent devant ce roman.

L'écrivain raconte les trois soirées que passe le jeune Kenji, guide dans les quartiers des plaisirs à Tokyo, avec un "gaijin" américain étrange et inquiétant, qui prétend s'appeler Franck. Murakami installe peu à peu un suspense qui tient le lecteur en haleine; mais il ne s'agit pas simplement d'un thriller à rebondissements. L'auteur met très habilement en scène l'emprise psychologique que Franck prend de plus en plus sur Kenji et, surtout, dresse le portrait d'un psychopathe effrayant et fascinant. L'un des points culminants du roman est une scène de massacre auquel assiste le guide tétanisé - c'est également éprouvant pour le lecteur ! L'autre point culminant est la confession finale de Franck qui, pour une raison assez mystérieuse, ne tue pas Kenji. Epoustouflant !

Mais le sujet principal du livre est peut-être ailleurs. Toujours terriblement pessimiste au sujet de son pays, Murakami Ryu nous livre ici une allégorie de la société japonaise. Pour lui, l'adoption de la modernité conduit à la décadence, qui parait irréversible. Les individus, obsédés par leur frénésie de consommation, sont prêts à tout pour assouvir leurs besoins les plus bas; par exemple, des jeunes lycéennes en viennent à se prostituer. Dans la confession de Franck, la société japonaise est comparée à un chat de laboratoire soumis à une cruelle expérience, consistant à alterner des offres de nourriture et des décharges électriques...

C'est un roman vraiment très noir. "Aimer" un tel livre est impossible; mais il marque fortement le lecteur et, dans son genre, il est réussi. Pour tenir compte de mon ambivalence, j'attribue trois étoiles à "Miso soup", mais ça ne veut pas dire grand chose.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}