AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dridjo


Voilà des lectures comme on les aime. La raison par excellence pour laquelle on plonge son nez dans un livre, on s'y scotche et on oublie le monde autour de vous. Il y a tout dans ce "Taj" de l'auteur indien Timeri N. Murari : amour (avec un "A" immense), passion, rage, colère, haine, bravour, conquête, audace et, apprentissage. Tout, il y a tout dans ce pavé qui conte la construction du mythique mausolée du Taj Mahal.

Mais il serait malhonnête de plonger la tête en avant dans la glorification de ce roman historique sans parler de mon parcours de lecture, car il ne fut pas si évident. Il faut dire que les cent premières pages – sur presque 600 – furent un chemin de croix pour moi. Un chemin de croix jonchée d'écriture poétique et de descriptions féériques, mais une avancée à marche forcée tout de même. Je n'aime pas les longues séquences où les auteurs essaient de nous faire visualiser l'environnement géographique, où il tente de nous montrer la beauté des paysages, de la faune, la magnificence des batisses. Je n'aime pas les lenteurs des mises en place des – multiples – personnages, le temps pris pour étaler sur le sol les pièces du puzzle et de commencer à esquisser l'histoire d'amour – fou – entre l'empereur Shah Jahan et la magnifique Mumtaz-i-Mahal (Arjumand) qui emmena à la construction du Taj. J'ai eu du mal à rester dans le roman, à rester accroché à l'écriture, pourtant très maitrisée, de l'auteur. Je me béni d'avoir joué la sangsue littéraire !

T. N. Murari a construit son roman de façon désynchronisée, en faisant alterner des chapitres sur l'histoire d'amour entre Shah Jahan et Arjumand, et des chapitres dans le "futur" où l'on montre un Shah Jahan vieilli et obsédé par la construction du Taj, Arjumand n'étant plus là.
Si le premier tiers m'a donné autant du mal c'est pour toutes les raisons listées plus haut, mais aussi à cause du début de cette histoire d'amour qui dégueule l'eau de rose, on flirt avec l'overdose de Barbara Cartland tant le récit de la rencontre entre les deux protagonistes est tiré par les cheveux et nian-nian. Cette soudaine passion amoureuse qui naît entre un prince de quinze ans et une noble de douze, sur la place du marché, et qui va traverser les années, battre les conventions qui leur dénie le droit de se marier… c'était trop. Trop de rose ni par empoisonner l'eau.

Et en parallèle, on suit, environ vingt ans après, le acharya – caste des artistes – Murthi dont le destin va être lié à la construction du temple. Dans cette seconde partie nous voyons un Shah Jahan non plus simple prince mais empereur du peuple Moghole qui règne sur un territoire immense. Il a conquis, par l'épée et le sang, le pouvoir mais il apparaît comme un homme brisé, aigri et obnubilé par une seule chose ; que le mausolée Taj qui va renfermer le corps de l'amour de sa vie soit terminée avant qu'il ne meurt.
La construction durera plus de quinze ans, elle usera Murthi et Gopi, son fils, elle affamera le royaume, entrainera des luttes fratricides une génération après celle de Shah Jahan.

[Suite... http://loumeto.com/mes-lectures/article/taj-de-timeri-n-murari-ou-la]
Lien : http://loumeto.com/mes-lectu..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}