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Pascale Debrock (Traducteur)
EAN : 9782877309455
601 pages
Editions Philippe Picquier (25/05/2007)
3.88/5   90 notes
Résumé :
Taj Mahal. C'est le nom que l'on donne à ce fabuleux mausolée moghol de marbre blanc bâti pour l'amour d'une femme. Il fut construit par l'empereur Shah Jahan pour recevoir le corps de sa deuxième épouse, Mumtaz-i-Mahal, morte en couches en 1631. Son trépas brisa le cœur de l'Empereur dont les cheveux seraient devenus gris en une nuit. Ses extravagances architecturales précipitèrent sa chute : il fut déposé par son propre fils. Pendant vingt-deux ans, vingt mille ho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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"Taj" fut mon premier roman extrait du catalogue des éditions Philippe Picquier et il marqua le début d'une histoire plutôt réussie avec cette maison d'édition qui met brillamment l'Asie à l'honneur, l'Asie avec toutes ses facettes et la fascination qu'elle exerce sur moi.
Je dois cependant reconnaître qu'aucun des ouvrages découverts par la suite et dans le sillage de "Taj" ne me semble à la hauteur de ce dernier que j'ai relu plusieurs fois...

Le Taj Mahal fait partie de ces monuments que je rêve de voir en vrai et l'Inde est une destination qui m'attire. Pour autant, c'est un voyage que je n'ai encore jamais fait. Un peu par manque d'occasion ou de compagnons de route et beaucoup parce que j'adore l'idée de rêver fort à une destination et à un voyage avant de le réaliser vraiment. Tout est question d'attentes et de désir pour rendre la réalisation d'un rêve plus grande encore que les chimères avec lequel on se le représentait.
Lorsque j'ai choisi "Taj" dans la librairie il y a quelques années déjà, il y avait un peu de ça. Et puis sa couverture et son résumé enfin dans lequel il me semblait trouver tout ce qui fait une bonne histoire: l'Inde du XVII°siècle, l'amour fou, la description d'une vie de cour cruelle, le Taj Mahal et sa légende...
Si j'aime à me replonger aujourd'hui encore dans la prose très joliment traduite de Timeri N. Murari, c'est que je n'ai pas été déçue par ma trouvaille, loin s'en faut.

"Taj" tient toutes ses promesses et va plus loin encore.

Le roman entrecroise deux époques et se raconte à deux voix, ce qui est un procédé narratif que j'apprécie toujours infiniment quand il est maîtrisé, comme c'est le cas ici, où la construction du roman frôle la virtuosité.

D'un côté, on suit les pas d'un empereur vieillissant, despotique et désespéré qui ordonne à des milliers de pauvres travailleurs de faire jaillir de terre le plus beau monument que la terre ait portée en l'honneur de sa reine défunte. Auprès de lui, un serviteur fidèle et silencieux. Un peu froid sans doute. Bien plus loin de Shah Jahan, une famille affamée venue chercher à Agra de quoi se nourrir. Oh à peine, juste de quoi ne pas mourir d'inanition, et tant pis pour la boue, l'injustice et les blessures.

De l'autre côté, il y a un prince de conte de fées, beau et courageux, qui devra se battre contre ses frères pour gravir un jour les marches du trône et Arjumand, jeune fille issue de la noblesse, belle comme le jour et les étoiles réunis. Ainsi en va t-il des amoureux célèbres: la beauté leur est toujours donnée en partage, sans quoi, il n'y a pas de légende... Comme dans toutes les histoires aussi, c'est par un coup de foudre que débute l'histoire du prince Kurrum et de celle que la postérité rendra immortelle sous le nom de Mumtaz Mahal.
Hélas, leur mariage n'est pas du gout de la cour et de l'entourage du prince et les deux amoureux vont devoir lutter pour pouvoir se marier et après quoi, ils devront lutter encore pour conserver leur rang dans une cour où le poison et les poignards sont monnaie courantes, quand il ne s'agit pas de trahisons, de meurtres ou d'emprisonnements abusifs.

Ce qui fait la force incroyable de ce roman tient, pour moi, en deux raisons.
Tout d'abord, sous prétexte de raconter une incroyable histoire d'amour, "Taj" se révèle un formidable roman historique, nous dévoilant les arcanes et les turpitudes de la cour Moghol, n'hésitant pas, à travers le voile romanesque à nous présenter des pans entiers d'histoire et c'est véritablement passionnant. J'ai été happée, par exemple, par ce qu'on apprend des successeurs de Shah Jahan et de l'impact de leurs religions respectives...
Ensuite, et c'est définitivement ce que je préfère dans ce roman, il est tout entier nimbé de désenchantement, de nostalgie. Bien sûr que Murari nous raconte une histoire d'amour rentrée dans l'histoire comme étant magnifique… Oui mais voilà, il nous raconte surtout ce qui advient après le "ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux pour toujours". le bleu devient alors un peu moins bleu et interroge. Il y a le temps qui passe, les illusions qui se brisent contre la politique, le réel et tout le reste… Cela donne au roman une profondeur insoupçonnée, une amertume douloureuse et étrangement, c'est ce qui rend cette lecture si forte, si addictive. Qui lui donne son gout de "reviens-y".
Le ver était dans le fruit et le venin coule derrière l'or, tout l'amour du monde n'y peut rien, surtout si ce dernier est égoïste. C'est d'une infinie tristesse, mais c'est beau.
Tout comme ses monuments grandioses bâtis avec la sueur et le sang de ceux qui ne sont rien, qui en sont morts parfois.
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Le Taj Mahal est sans aucun doute un des plus beaux monuments que l'homme ait créé. Monument hors norme, sépulture d'un amour absolu. L'auteur s'attache à retracer l'histoire de ce monument, en alternant selon les chapitres, l'histoire d'amour qui fut à l'origine de ce chef d'oeuvre, et ultérieurement la construction durant de nombreuses années de cette sépulture. Tout commence au début du XVIIe siècle lorsque le prince Jahan rencontre Arjamand dans le palais du shah. Les femmes, non voilées à l'occasion, y vendent leurs bijoux à des prétendants éventuels. Les deux tourtereaux tombent immédiatement amoureux. Il faudra pourtant quelques années pour que le mariage se fasse : Arjamand est issue d'une famille proche du pouvoir, mais ne correspond pas aux ambitions du père de Jahan pour nouer de nouvelles alliances, garantir la paix ou étendre l'empire. Ce n'est que quelques années plus tard et un mariage arrangé en échec pour qu'ils puissent enfin se marier et se promettre de ne plus se quitter. S'ensuivront plus de 25 ans de passions… et d'accouchements ! Car le couple est fertile, trop fertile, au point de détruire la santé de l'impératrice. Après la mort d'Arjamand, le shah n'aura de cesse de construire le plus beau tombeau que l'amour de sa vie puisse abriter. En parallèle à la vie des « grands », nous suivons également Isa, le gardien et confident de l'impératrice qui deviendra par la suite le conseiller personnel du shah, ainsi que Murthi, un sculpteur venu de la province et qui consacrera sa vie à créer le portail du tombeau. Malheureusement, le roman, au fur et à mesure, s'intéresse de plus en plus aux stratégies des princes, à leurs luttes pour le pouvoir et leurs guerres, plutôt qu'à la vie des gens ordinaires et même à la construction du Taj, déséquilibrant à mon goût la structure du roman. L'auteur réussira mieux quelques années plus tard avec « le cricket club des talibans ».
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Ce roman retrace l'histoire du Taj Mahal, ce magnifique bâtiment d'Inde mondialement connu.

Cette construction, qui est un mausolée, doit son existence à une histoire d'amour extraordinaire entre Shah Jahan et Arjumand. Leur mariage d'abord contrarié , finira par aboutir et leur amour, tel qu'il est décrit dans ce roman dura jusqu'à la fin des jours d'Armujand. C'est pour elle que le grand chef des Moghols, fit construire ce somptueux tombeau dans lequel, lui même sera inhumé.

Il y a leur amour et la vie en Inde au XVII e siècle. le pouvoir et sa transmission sont l'enjeu de calculs, de guerres et de meurtres qui n'ont rien à envier aux séries actuelles. Les religions sont en embuscade , toujours prêtes à rallumer un feu qui s'éteint, à écraser l'autre de son intransigeance.

Les plus humbles, ceux qui vont travailler à la construction du Taj, ne sont pas mieux lotis. Leur vie difficile est toujours à portée de destruction d'un puissant.

L'ensemble donne un roman agréable.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Un joli roman bien construit, riche en détails et nanti de plusieurs voies narratives. Tantôt c'est Shah Jahan qui parlé, évoque son règne, sa violente accession au trîne et ses réalisations, tantôt c'est Arjumand qui deviendra Muntaz Mahal, tantôt c'est Isa, le serviteur du Grand Moghol. Deux récits parallèles : l'un évoque l'histoire d'amour de Khurrum et Arjumand qui deviennent Shah Jahan et Muntaz Mahal. Ce récit couvre la période allant de 1907 à 1630. le second récit, qui s'entrecroise au premier, va de 1632 à 1666. Il relate la construction du Taj Mahal, l'histoire de Murthi, sculpteur hindouiste qui travaille sur le chantier, les amours de Shah Jahan et Mutaz, les nombreuses grossesses de celle-ci et les difficultés engendrées par les rivalités entre Shah Jahan et ses frères, qui revendiquent son trône. La figure d'Aurangzeb est dominante.
Beau livre qui relate une intense histoire d'amour, cerne bien la personnalité contrastée d'un des souverains rajpoutes et nous fait baigner dans une fastueuse période historique...


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Voilà des lectures comme on les aime. La raison par excellence pour laquelle on plonge son nez dans un livre, on s'y scotche et on oublie le monde autour de vous. Il y a tout dans ce "Taj" de l'auteur indien Timeri N. Murari : amour (avec un "A" immense), passion, rage, colère, haine, bravour, conquête, audace et, apprentissage. Tout, il y a tout dans ce pavé qui conte la construction du mythique mausolée du Taj Mahal.

Mais il serait malhonnête de plonger la tête en avant dans la glorification de ce roman historique sans parler de mon parcours de lecture, car il ne fut pas si évident. Il faut dire que les cent premières pages – sur presque 600 – furent un chemin de croix pour moi. Un chemin de croix jonchée d'écriture poétique et de descriptions féériques, mais une avancée à marche forcée tout de même. Je n'aime pas les longues séquences où les auteurs essaient de nous faire visualiser l'environnement géographique, où il tente de nous montrer la beauté des paysages, de la faune, la magnificence des batisses. Je n'aime pas les lenteurs des mises en place des – multiples – personnages, le temps pris pour étaler sur le sol les pièces du puzzle et de commencer à esquisser l'histoire d'amour – fou – entre l'empereur Shah Jahan et la magnifique Mumtaz-i-Mahal (Arjumand) qui emmena à la construction du Taj. J'ai eu du mal à rester dans le roman, à rester accroché à l'écriture, pourtant très maitrisée, de l'auteur. Je me béni d'avoir joué la sangsue littéraire !

T. N. Murari a construit son roman de façon désynchronisée, en faisant alterner des chapitres sur l'histoire d'amour entre Shah Jahan et Arjumand, et des chapitres dans le "futur" où l'on montre un Shah Jahan vieilli et obsédé par la construction du Taj, Arjumand n'étant plus là.
Si le premier tiers m'a donné autant du mal c'est pour toutes les raisons listées plus haut, mais aussi à cause du début de cette histoire d'amour qui dégueule l'eau de rose, on flirt avec l'overdose de Barbara Cartland tant le récit de la rencontre entre les deux protagonistes est tiré par les cheveux et nian-nian. Cette soudaine passion amoureuse qui naît entre un prince de quinze ans et une noble de douze, sur la place du marché, et qui va traverser les années, battre les conventions qui leur dénie le droit de se marier… c'était trop. Trop de rose ni par empoisonner l'eau.

Et en parallèle, on suit, environ vingt ans après, le acharya – caste des artistes – Murthi dont le destin va être lié à la construction du temple. Dans cette seconde partie nous voyons un Shah Jahan non plus simple prince mais empereur du peuple Moghole qui règne sur un territoire immense. Il a conquis, par l'épée et le sang, le pouvoir mais il apparaît comme un homme brisé, aigri et obnubilé par une seule chose ; que le mausolée Taj qui va renfermer le corps de l'amour de sa vie soit terminée avant qu'il ne meurt.
La construction durera plus de quinze ans, elle usera Murthi et Gopi, son fils, elle affamera le royaume, entrainera des luttes fratricides une génération après celle de Shah Jahan.

[Suite... http://loumeto.com/mes-lectures/article/taj-de-timeri-n-murari-ou-la]
Lien : http://loumeto.com/mes-lectu..
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le zenana* était encore dans la pénombre mais au-dehors l'activité avait repris. J'entendais les cris d'un marchand ambulant, les roues grinçantes des chars à bœufs et la voix douce d'un enfant qui chantait. Au loin, le battement des timbales saluait l'apparition du Grand Moghol Jahangir sur le balcon royal. Chaque jour, une heure avant le lever du soleil, il se montrait aux nobles et au peuple du haut du Lal Quila*. Sa vue rassurait ses sujets, prouvait qu'il était encore en vie et que le royaume était en sécurité. Je l'imaginais assis, sur un trône d'argent, fixant l'est jusqu'à la frontière de son empire. On disait qu'il fallait soixante jours à une caravane de chameaux pour traverser le pays d'est en ouest, entre la Perse et le Bengale, et soixante autres jours pour voyager de l'Himalaya au nord jusqu'à la plaine du Dekkan au sud. Agra était le cœur de cet immense empire.

Zenana : Appartement réservé aux femmes
Lal Quila : Fort d'Agra
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"Le Taj Mahal, une larme posée sur le visage de l'éternité…
O empereur, tu essayas d'ensorceler le temps avec la magie de sa beauté. Tu tissas une merveilleuse guirlande pour couvrir la mort sans grâce avec une grâce ne connaissant point la mort. Cependant, le messager de ton amour, ni terni par le temps, ni las, défie l'élévation et la chute des empires, ignorant les hauts et les bas de la vie et de la mort, il porte le message d'âge en âge, échappant à la garde farouche du temps. Le mausolée s'enfonce et s'enracine sur lui-même et, s'élevant de la poussière, essaye tendrement de couvrir la mort avec le manteau de la mémoire."

(Rabindranath Tagore)
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Une esclave allumait les lampes et posait des bougies dans les coins. La lumière tremblotait sur leurs visages. Ils venaient de toutes les parties du monde, convoqués par le Grand Moghol. Ismail Afanti, un Turc grassouillet et jovial, était le dessinateur des dômes, Quazim Khan, le Persan, était l'orfèvre, et Amarat Khan, un homme froid, à la vue basse, persan lui aussi, était le maître calligraphe. Chiranji Lal, un hindou de Delhi, était le lapidaire. Mir Abdul Karim, qui avait travaillé pour l'empereur Jahangir et avait reçu pour ses services des cadeaux extraordinaires -huit cents esclaves et quatre cents chameaux-, était, avec Markarrinat Khan, l'administrateur du monument. Tous ces hommes étaient des maître dans leur art, les meilleurs joailliers, les meilleurs peintres et architectes, venant de l'Hindoustan ou de pays aussi éloignés que Cathay, Samarkhan et Shiraz.
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J'étais allongée, recherchant le sommeil et rêvant à Shah Jahan. J'aurais préféré dormir à la belle étoile pour contempler l'immensité des cieux. Cela me fascinait et m'émerveillait . Dans cet univers si vaste, Dieu paraissait encore plus grand et nous plus petits encore. Même le Grand Moghol n'était qu'une chétive créature en comparaison . Cela me redonnait espoir.
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Son regard se portait sur la petite tombe de brique qui abritait Arjumand. Le dôme était petit, bas et laid. Penser qu'elle se trouvait là lui infligeait une immense souffrance. Elle était tout près et pourtant si lointaine, comme à leur première rencontre. Le destin continuait ses jeux cruels. Il aurait voulu qu'elle puisse voir le Taj Mahal. Le jour il serait plus beau que le soleil et la nuit sa beauté éclipserait celle de la lune. Il sentait une fois de plus sa profonde solitude.
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Videos de T.N. Murari (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de T.N. Murari
le Cricket Club des talibans de Timeri N. Murari et Josette Chicheportiche aux éditions Folio
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