Otto, visiblement, était encore ivre.
Mais un écho lointain de mon père dans ses paroles me toucha.
Des pas lourds résonnèrent dans la pièce. Je me retournai pour ne comprendre qu'une seconde avant le choc aveuglant et l'affreuse douleur qui s'ensuivit que j'étais celui qu'Otto allait frapper.
--Il ne faut pas faire une chose pareille, Flora. Tu ne dois pas tuer l'enfant.
-- Vous ne savez pas ce que c'est, vous autres hommes, dit-elle doucement, regardant fixement flotter les fleurs. J'ai cette chose qui grandit au-dedans de moi, comme un monstre qui grandit, grandit. Je le hais, je le hais. S'il était né, je le tuerais. Pourquoi ruinerais-je ma vie quand elle ne fait que commencer ? Qui voudrait de moi si je traînais à ma suite un enfant illégitime ? Je suis jeune. Je veux profiter de ma jeunesse et de ma liberté. Je ne veux pas d'enfant maintenant et je ne veux certainement pas de cette chose horrible. Ah, tu ne comprends pas!