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Critique de Zora-la-Rousse


Le 5 janvier 2019, la vie de Me Susane a basculé.
Pas de tremblement de terre, ni de tsunami. Non. Plutôt un glissement de terrain, lent et irrémédiable.

Dans son cabinet bordelais encore tout récent, elle a reçu Mr Gilles Principaux, l'époux accablé et perdu d'une femme ayant commis l'inimaginable : l'infanticide, et ce, sur leurs trois enfants. Il lui a demandé de prendre en main la défense de son épouse, ce qui serait l'assurance d'asseoir sa réputation d'avocate et d'assurer son avenir professionnel. Malgré sa réticence liée à l'horreur des faits, elle a accepté cette proposition ou, tout du moins, ne l'a pas refusé. Quelque chose s'est en effet déclenché en elle à la vue de cet homme, lui faisant perdre assurance : le connaitrait-elle ?
«  Qui était Gilles Principaux pour elle ?
Qui était Gilles Principaux dans son histoire ? »
Des questions entêtantes, obsédantes, viennent polluer l'esprit de cette femme et la déstabiliser dans son quotidien. Tout se retrouve remis en cause : sa relation avec ses parents, ses rapports avec Sharon, sa femme de ménage, ses contacts avec Marlyne Principaux, sa cliente. le malaise et la folie s'installe...

Quel roman ! Une lecture ardue, exigeante : Marie Ndiaye joue avec son lecteur, l'entrainant aux frontières du fantastique tout en affichant une écriture ostensiblement réaliste, troublante…
Avec beaucoup de questions et peu de réponses, l'attente ne doit pas être placée sur la compréhension de ce qui se vit là, ou de ce qui s'y joue ; mais plutôt sur l'analyse d'un malaise qui tourne en souffrances.
Dans une plongée graduelle dans les circonvolutions cérébrales d'une femme en apparence lisse et équilibrée, le lecteur découvre à travers ses silences et ses non-dits, ses doutes et ses failles, une femme qui perd pied avec le réel, seule avec ses vérités et interprétations.

Marie NDiaye se définit elle-même comme une romancière de "l'ambiguïté" , telle en est la preuve.
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