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Critique de Nemorino


Ce recueil de treize nouvelles doit son titre à la première nouvelle.

Le lisant j'éprouve le même plaisir que lorsque je regarde de belles photographies. Ici tous les petits riens de tous les jours sont précieux et chargés de sens. Ils font remonter des souvenirs. L'extase des souvenirs… Dans « le voyageur » et « Guide de Berlin » Nabokov décortique devant nous ses procédés d'écrivain.

Il y a cependant une nouvelle qui m'a marquée particulièrement : « le retour de Tchorb ». J'ai rarement lu quelque chose d'aussi beau et poignant. Hier, j'ai relu mon passage préféré avec la même admiration qu'il y a dix ans. La grande règle de l'art, celle de ne pas s'attarder, agit ici dans toute sa splendeur. Ces quelques pages sont inoubliables. La femme de Tchorb meurt lors de leur voyage de noces en touchant un câble électrique. A rebours, il parcourt tous les lieux qu'ils avaient visités ensemble en recherchant tout ce qui en chemin avait suscité ses exclamations. « Elle sautillait, elle riait. Tchorb, en courbant un peu le dos, marchait derrière elle, et il lui semblait que le bonheur lui-même avait cette odeur, une odeur de feuilles mortes. » Puis Tchorb remonte à la source même de ses souvenirs : il passe la nuit dans leur première chambre.

La nouvelle « Détails d'un coucher de soleil » est poignante aussi et se rapproche de ma nouvelle préférée mais sans l'égaler. Marc se fait percuter par un bus alors qu'il rêve de sa fiancée, « comment le jour même il avait glissé ses lèvres sous la manche courte de sa robe et avait baisé l'émouvante cicatrice de son vaccin contre la variole ». Il ne sait pas que Klara est amoureuse de quelqu'un d'autre…
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