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Critique de brigittelascombe


"Elémentaire mon cher Watson" dirait Sherlock Holmes, après lecture de la méprise dont le héros Hermann Karlovitch se targue d'inventer une intrigue machiavélique digne de Conan Doyle.
Conan Doyle, peut-être pour le crime presque parfait commis. Mais Dostoïevki sûrement aussi, puisque Hermann "gaillard élégamment vêtu" de 35 ans qui "fait des affaires dans le chocolat", navigue au bord de la folie (dissociation de personnalité et mégalomanie) comme un personnage du célèbre écrivain russe. L'histoire, narrée par Hermann, lui même, se complique au fil du livre qu'il écrit. Où est la part de réel? Où est la part d'imaginaire?
Marié à Lydia, dévouée, "peu instruite et peu observatrice" qui l'adore; ce misogyne, au bord de la faillite,suite à sa rencontre avec Félix, un vagabond à l'oeil vague mais qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, va imaginer d'usurper son identité après l'avoir éliminé pour que son idiote de femme encaisse l'assurance vie.
L'écriture imagée est agréable à lire (ex: "un nuage escamotant le ciel qui reparaissait comme la pièce de monnaie d'un prestidigitateur").
.Les failles psychologiques d'Hermann sont bien rendues: Vladimir Nabokov (traducteur polyglotte et écrivain russe du XX° siècle auteur de la défense, Chambre obscure, le don... qui l'ont imposé) montre son côté narcissique. "Je l'aimais parce qu'elle m'aimait" lui fait il dire. Il décrit son manque d'affects.Froid et cynique, il méprise son entourage que ce soit Lydia, son ami peintre Ardolion ou Félix le vagabond.Il croit en son génie infaillible.Il est mythomane et induit même le lecteur en erreur. Il voit son double dans les miroirs ou au bord du lit (on pense à le double de Fiodor Dostoïevski).
La méprise (édition augmentée de textes et révisée) porte ce titre dans cette traduction française de la version anglaise. Dans la version russe elle s'appelle Désespoir.
J'aurais bien vu Dissociation.
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