Après avoir vu le film de Stanley Kubrik, je me suis dit qu'il n'est pas possible que le livre de
Nabokov soit aussi mauvais que le film où est absent totalement la sensualité et où
Lolita est une gamine plus agaçante qu'autre chose. Alors je me suis plongée dans ce foisonnant roman et suis passée par toutes les émotions. Déjà estomaquée par l'écriture, absolument merveilleuse langue travaillée sans lourdeur et qui m'a fait relire souvent des passages pour le plaisir des mots. Pendant tout le temps avant leur fuite, Humbert m'a dérangée, son amour avoué, revendiqué des nymphettes, les descriptions de la peau de
Lolita, comment il l'a caresse, même dans sa tête avant de le faire physiquement. Ensuite, quand
Lolita lui échappe, j'ai éprouvé bizarrement de la tristesse pour lui car malgré tout, il l'aime viscéralement et sa passion les détruit tous les deux. Quant à
Lolita, elle l'aguiche par moment parce que c'est évident qu'elle se rend compte de suite du pouvoir qu'elle a sur lui. Et puis c'est toute son enfance qui s'envole et là, comment ne pas être bouleversé ? Je vous conseille la lecture du «
journal de L. » de
Christophe Tison, aux éditions de la Goutte d'or, en complément de
Nabokov. Là, plus cru, on y sent vraiment le vrai calvaire psychologique et physique de
Lolita, l'auteur ayant été lui aussi victime de pédophilie, on est loin des tourments d'Humbert, on est dans la destruction d'une personnalité. Pour en revenir à celui de
Nabokov, un roman que l'on n'oublie pas, qui reste dans le coeur, poignardé.