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Critique de falkenberg33


Sous une fascinante couverture d'Yves Krief, le tome II de Planète Centrale tient haut la main les promesses du premier roman, pour ne pas dire carrément qu'il va bien au-delà. L'itinéraire d'Aya se poursuit dans une succession de péripéties qui confirment cette «instrumentalisation» dont elle pressentait faire l'objet depuis son enfance. L'approfondissement du contexte d'ensemble et des arrière-plans historiques, culturels, politiques, religieux apporte une grande part des éclairages relatifs à des questions qui se posaient dans le tome I, y compris (et ce n'est pas la moindre qualité) au sujet des personnages principaux. le lecteur va de surprise en surprise, d'émotion en émotion, retrouve avec Aya des protagonistes hauts en couleurs déjà très appréciés dans le premier volet (Noot et sa famille), des lieux où l'intensité spirituelle est très forte. Les contrastes sont très vifs entre les moments de calme apaisé, intériorisé, et les incursions à tonalité sombre dans la Zone Rouge où se trament nombre de trafics, ou les séjours faussement idylliques dans la Zone des Hors-Grade, foyer de complots et de machinations sordides entre une pléthore de factions que seuls le pouvoir et la domination intéressent.
Les ressorts des attaques diverses évoquées dans chacun des deux tomes, ainsi que ceux de la guerre imminente, sont dévoilés peu à peu, la confusion qui s'est installée à travers les informations glanées par Aya se dissipe seulement à la fin. Inutile de dire que l'on va attendre avec impatience le troisième épisode puisque Zone Rouge se termine à la veille de la guerre tant redoutée.
En synthèse, le fond est passionnant et d'une richesse foisonnante, le parcours ascendant de l'héroïne est impeccablement décrit – et l'on apprécie qu'elle conserve ce caractère impulsif, rebelle et sentimental qui la marquait dès le début de son aventure, alors que s'effacent petit à petit sa naïveté, son idéalisme initiaux.
Pour ce qui est d'éventuelles « parentés » dans le domaine de la S.-F., mon avis personnel et peut-être inattendu est de placer Yaël-July Nahon dans le sillage de Gilles Thomas/Julia Verlanger, notamment pour l'itinéraire du développement individuel d'Aya, la présence à ses côtés de personnages atypiques avec lesquels elle fait équipe pour avancer, et aussi la note très pessimiste sur le fait que l'Homme dégrade tout ce qu'il touche. Par l'exotisme, la variété de peuples non humains vraiment originaux, la musique des noms inventés (belle créativité !) dont les sonorités parfois inhabituelles chantent agréablement, les problématiques qui motivent certaines interventions, les évocations de mondes foncièrement étranges/étrangers pourtant imprégnés de spiritualité, de respect et d'amour de la Nature, de compréhension de l'Autre, c'est de B.R. Bruss que je rapprocherai Yaël-July Nahon car j'ai souvent repensé à des romans du vieux maître comme L'étrange planète Orga, L'espionne galactique et le Grand Marginal.
On doit autant féliciter Yaël-July Nahon que la remercier. Car de tels livres vous emmènent et vous font du bien, ce qui n'est pas le cas de tous.
Vive le tome III – vite et bien ! Car outre la résolution du conflit imminent (nul doute qu'elle sera astucieuse), un certain nombre de mystères reste encore à élucider, et la Planète sans Nom n'est pas le moindre…
Jean-Michel Archaimbault, le 6 mai 2019
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