Ma famille m'avait laissé malgré elle comme seul témoin de son malheur. Pendant les mois qui ont suivi, je me suis demandé avec culpabilité pourquoi j'étais resté. Je n'étais pas le seul à me poser cette question. Pour certain, si je n'avais pas fait partie du convoi, c'était pour des raisons non louables. Par leur souffrance, ils s'accordaient le droit de me désigner comme l'un des responsables du drame des leurs, donc des miens, puisque j'étais là!