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The Humans tome 1 sur 2

Keenan Marshall Keller (Illustrateur)
EAN : 9781632152596
144 pages
Image Comics (24/03/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
Meet The Humans as they mourn the loss of a fallen brother only to have Johnny, a long-thought-dead member, return to the fold! Johnny struggles to find himself now that he is back home as he fights the flashbacks from the jungles of Vietnam. Meanwhile, the gang is cooking up a new drug called SPAZM and a scheme to drop on the market. It all culminates at Abe's compound with a Skin-fight (like cock-fighting but with Homo Sapiens slaves), and the Humans team up with ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 0 à 4, initialement parus en 2014/2015, écrits par Tom Neeley, dessinés et encrés par Keenan Marshall Keller. La mise en couleurs a été réalisée par Kristina Collantes.

Épisode zéro – En 1969, un gang de bikers (des singes dotés de conscience) se dirige vers un rade paumé en lisière du désert en Californie. Il s'agit du Gang des Humans, et lorsqu'ils arrivent à destination, ils se heurtent à un autre gang (les Skabbs), une violente baston s'en suit.

Épisodes 1 à 4 – le récit commence le 22 septembre 1970 en Californie. le gang des Humans est réuni au cimetière pour l'enterrement de Mojo (Marvin Hopper). C'est le moment que choisit le gang des Skaggs pour les attaquer, mais ils repartent la queue entre les jambes. le lendemain de la veillée funèbre (soirée et nuit de beuveries), Johnny est de retour, il revient de la guerre du Viet-Nam. Ça tombe bien parce que Bobby avait besoin d'un second qui n'a pas froid aux yeux pour négocier le deal avec Abe à Las Vegas, à l'occasion d'un combat d'êtres humains.

À la vue de ce tome sur le présentoir, le regard du lecteur passe immédiatement au suivant : couleur de fond moche, graphie difficile à lire, dessin grotesque fleurant l'amateurisme. Si pour une raison incompréhensible (du genre : "c'est quand même une nouveauté Image Comics"), il l'ouvre quand même, il découvre un premier épisode en noir & blanc avec des dessins ayant une apparence de pas fini et d'approximatif, suivi de 4 épisodes en couleurs aux dessins peu agréables à la vue, et des singes qui ressemblent plus à des humains qu'à leur modèle naturel. Mais, bon, ça ne coûte que $9,99 et une ou deux situations sont trop grotesques pour être inoffensives.

En feuilletant avec un peu plus d'attention, le lecteur constate que les auteurs n'ont peur de rien : baston au surin entre gangs, loubard se faisant tailler une petite pipe au cimetière pendant la cérémonie d'enterrement, quinquagénaire arborant un T-shirt avec l'inscription "Elle ne va pas se sucer toute seule" avec une flèche pointant vers son bas ventre, êtres humains se battant tout nu dans une fosse, les bijoux de famille à l'air, etc. D'un côté on peut reprocher à Neeley et Keller d'avoir trop humanisé leurs singes, de l'autre on comprend qu'ils aient préféré ce subterfuge pour raconter leur histoire et ainsi contourner la censure.

Pour bien comprendre l'état d'esprit du récit il suffit de lire la première recommandation en quatrième de couverture : "un comics pour nous les fans des Cramps et des films de Russ Meyer" (voir Flamejob et The Russ Meyer collection - 18 uplifting classics). Bienvenue chez les corniauds, les loubards et les trafiquants.

Effectivement, une fois plongé dans le récit, le lecteur découvre une narration sans pitié ni hypocrisie. Les dessins ne sont pas plus jolis. Certaines perspectives semblent dictées par le manque de savoir-faire du dessinateur. Les expressions des visages manquent de nuance (d'un autre côté, pas facile avec des babines retroussées puisque cette Terre est peuplée de singes dotés de conscience, et que les humains sont des bêtes sans conscience). Les singes ont une morphologie très humaine. le langage corporel est souvent équivoque, et parfois raide.

Pourtant ces dessins portent bien la narration. Ils permettent de voir ce que ne disent pas les dialogues. Ils recréent l'époque et l'endroit avec assez de conviction, en particulier les superbes tenues vestimentaires à tendance hippie. Les personnages ont tous des tronches pas possibles. Pour résumer, les dessins de Keenan Marshall Keller ne présentent pas la rigueur académique habituelle, ni même le niveau de compétence des comics de superhéros. Mais ils compensent largement ce manque de technique par un ton parfaitement raccord avec la nature du récit.

Au départ, le récit de Tom Neeley ressemble à une simple histoire de loubards vivant de trafics et de protection, dans l'ouest des États-Unis. le recours aux singes anthropomorphes permet au scénariste de mettre en scène des comportements phallocrates, virils, bêtes et méchants, sans craindre de froisser le lecteur puisqu'il s'agit de singes. Les humains sont relégués au rang de simples animaux sans cervelles, exploités comme des chiens. Cette inversion dans l'ordre naturel des espèces produit son petit effet : une critique de l'exploitation des animaux par les êtres humains.

Au-delà de cet effet basique (mais bien utilisé), l'emploi des singes permet à Tom Neeley de ne pas prendre de gant dans sa manière de décrire le comportement des individus. C'est dans cette optique que la recommandation de la quatrième de couverture prend son sens. Sans être idiots ou abrutis, les personnages évoluent dans une société en marge de la société "normale", avec une forme accentuée de libération des moeurs, mais pas forcément impossible à croire. le gang des Humans forme une communauté crédible, avec un mode de vie alternatif.

L'usage de singes permet également à Neeley de mettre en scène les symptômes post traumatiques de Johnny (vétéran du Vietnam) d'une manière imagée et très vivante. Même les dessins de Keller se font plus psychédéliques rendant bien compte du déséquilibre mental de Johnny, soumis à la remontée de souvenirs traumatisants. Finalement la première impression est juste, et cette apparence d'amateurisme (pas que de l'apparence) fait sens dans le cadre de la narration, de ce groupe d'individus ayant créé une communauté en marge. Les auteurs utilisent avec intelligence la liberté que leur donne l'utilisation des singes pour mettre en scène des séquences choquantes (y compris des sexes en érection), et des individus perturbés faisant de leur mieux pour gérer leurs troubles.

Il faut que le lecteur accepte le choix esthétique fait par les auteurs pour pouvoir découvrir un récit plus intelligent et plus sensible que prévu, qui s'appuie sur une intrigue à base de bikers et de trafics de substances psychotropes. À plusieurs reprises, l'aspect esthétique tranché sert la narration mieux que ne l'auraient fait des dessins plus aboutis. Parois, ils montrent leur limite, en particulier quand le récit demande des images plus détaillées et plus réalistes (cela justifie de mettre 4 étoiles au lieu de 5).
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