Mon frère a l’impulsion d’extase, dis-je, me remémorant la dissertation d’Oscar.
– Je dirais même plus : ton frère est l’impulsion d’extase.
Ils ne font pas seulement de l’art, ils sont l’art.
Qui sait si le destin n'est pas juste la manière dont on se raconte sa propre histoire ?
Les gens meurent, mais votre relation avec eux ne s’éteint jamais. Au contraire, elle dure et s’inscrit dans l’éternité.
Certaines personnes sont peut-être faites pour habiter la même histoire, quoi qu’il arrive.
Mais peut-être que chacun de nous contient plusieurs personnes, en réalité. Comme des strates supplémentaires qu’on se rajoute en permanence. Et qu’on intègre en soi chaque fois qu’on fait des choix, bons ou mauvais, qu’on rate quelque chose, qu’on progresse, qu’on perd la tête, qu’on retrouve ses esprits, qu’on se sépare, qu’on tombe amoureux, qu’on fait son deuil, qu’on grandit, qu’on se retire du monde, qu’on se jette dedans à corps perdu, qu’on fait des choses et qu’on en détruit.
Platon avait une théorie selon laquelle il existait autrefois des êtres dotés de quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ils étaient parfaitement indépendants, heureux et puissants. Trop puissant au goût de Zeus, qui les a coupés en deux et éparpillés aux quatre coins du monde, si bien que les humains sont maintenant condamnés à rechercher éternellement leur moitié, celle qui partageait jadis leur âme. Seuls les êtres humains les plus chanceux retrouvent leur moitié coupée, tu sais.
Il faut voir les miracles pour qu'il y en ait
Mais si je n’avais pas besoin de son accord, de sa permission, de sa bénédiction pour être qui je veux être et faire ce que j’aime ? Si j’étais maître de mon propre interrupteur ?