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Critique de MadameTapioca



Au centre de ce roman il y a la relation amicale puis amoureuse entre un photographe et une danseuse à Londres. Tous deux sont noirs, tous deux ont obtenu des bourses d'études dans des écoles privées où ils ont eu du mal à s'intégrer, tous deux sont maintenant des artistes et essayent de faire leur place dans une ville qui tour à tour les célèbre et les rejette.
Entre eux il y a une confiance instinctive, un truc sacré et rare, basé sur le partage de leur vulnérabilité.
Pourtant deux personnes qui semblent destinées à être ensemble peuvent être déchirées par la peur, le racisme et la violence.

Intimiste, tendre, sensoriel, rempli de silence, « Open Water » explore l'expérience noire dans la capitale anglaise avec son racisme ordinaire, insidieux, qui peut surgir comme un piège à tout moment.
Être invisible et toujours observé, être silencieux et être toujours écouté, c'est une anxiété constante. Une terreur sous-jacente induite par la couleur de la peau qui vous marque comme dangereux, qui vous rend vulnérable. Comment vivre pleinement quand il faut se cacher tout en désirant être vu et valorisé?

Écrite à la 2e personne, l'impact émotionnel de cette histoire est d'autant plus forte. L'auteur vous fait incarner le corps d'un personnage principal sans nom. La répétition de certaines phrases clés, comme des refrains, apporte davantage encore de puissance à l'écriture.

Ca se lit presque comme des instantanés, des petites vignettes qui résonnent ensemble pour former quelque chose de plus grand que la somme de leurs parties.

L'ombre de Zadie Smith, de Baldwin et même de Bernardine Evaristo plane au-dessus de cette remarquable entrée en littérature.

Traduit par Carine Chichereau
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