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Critique de krzysvanco


Il est rare que je lise l'entièreté d'une préface avant d'entamer un livre, réservant cela à la fin de la lecture de celui-ci. ,Ici, par contre, je n'ai pu lâcher l'introduction faite par Myriam Anissimov tant elle m'a intéressée, son portrait d'Irène Némirovsky est en effet passionnant et je ne m'étonne donc pas que tant de critiques se soient abreuvées à celle-ci.
Une mention également pour l'annexe avec des notes manuscrites de l'auteure qui nous font entrevoir ce qu'eût été la Suite Française si l'auteure n'avait été arrêtée, et assassinée à Auschwitz, et qui reprend la correspondance d'Irène Nemirovsky puis de son mari avec Albin Michel et d'autres.

Venons-en au roman lui-même ou plutôt aux deux parties qu'Irene Nemirovsky a pu terminer.

La première, intitulée Tempête en juin, est un portrait saisissant et quasi pris sur le vif de ce que fut l'exode de juin 1940, les nouvelles de la guerre, les rumeurs d'une arrivée proche des Allemands, les hésitations puis la fuite, désordonnée, difficile, sous les bombardements.
On y suit les odyssées de plusieurs personnages, souvent assez odieux, parfois exemplaires et leurs conduites respectives. Les riches et les bourgeois sont lâches, peureux, ne pensent qu'à eux et à leurs biens et souffrent d'être dans la même situation que ceux qu'ils considèrent inférieurs.
Un couple d'employés de banque et un jeune idéaliste trouvent grâce à la plume de l'auteure. Des élans de solidarité existent néanmoins parfois.
La description de cet exode, de cette panique, des difficultés pour s'approvisionner en nourriture et essence, pour se loger, pour trouver un train est bien écrite.

La seconde partie, intitulée Dolce, est plus romanesque. Elle décrit un village, Bussy, occupé par les Allemands. La vie semble y reprendre, il n'y a plus de combats. Les occupants sont d'abord considérés avec méfiance mais ils arrivent à charmer, ils sont jeunes, ils sont beaux, sont polis et corrects. La famille aristocratique du lieu les dénigre en public mais les choie, les mères de prisonniers les haïssent et les jeunes filles les regardent. D'autres lutteront par contre.
Chez les Angellier, vivent Lucile dont le mari est prisonnier et sa belle-mère; on leur enjoint d'héberger un lieutenant allemand. Des sentiments naîtront entre Lucile et lui mais cela n'ira pas plus loin alors que la belle-mere ne voudra pas daigner lui parler.
Irène Nemirovsky nous présente bien les hésitations, interrogations et décisions des personnages.
C'est une analyse très fine.

En fin de compte, un beau livre !
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