AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les deux Républiques françaises (50)

[...] en cédant [Edgar Faure] aux syndicats enseignants tout ce qu’ils demandaient – le choix de « primariser le secondaire ». Ils décideront en effet de supprimer la pédagogie traditionnelle des lycées, impossible à pratiquer avec tous les élèves dans des classes rendues intellectuellement « hétérogènes » par la suppression des filières et l’instauration d’une carte scolaire. Ils imagineront de la remplacer par une pédagogie toute différente, venue du primaire, basée sur les méthodes « actives » et « inductives », prétendant que ces méthodes sont les seules qui puissent convenir à la masse des élèves encore incapables de s’élever à une pensée abstraite et désintéressée de type scientifique. Peu importait qu’un quart ou un tiers des élèves en fussent capables : c’étaient des enfants de « privilégiés ». […] Il a résulté de ce choix […] un effondrement du niveau scolaire en France […].
(p. 153)
Commenter  J’apprécie          90
Le marxisme, bien entendu, renforcera encore cette intolérance. Forme idéologique achevée du millénarisme, il prétendra offrir une interprétation totale du monde et de l’Histoire. Il ne sera donc pas question pour lui, pas plus que pour les fanatiques quinétistes, de supporter la rivalité d’autres conceptions du monde. Pour les marxistes qui s’empareront de l’école publique française, la laïcité ne sera pas un principe de neutralité, mais un instrument de combat.
(p. 119)
Commenter  J’apprécie          50
[…] les socialistes révolutionnaires, dont certains s’intéressent d’ailleurs de très près au fascisme et au nazisme auxquels ils reconnaissent le mérite de savoir unifier et mobiliser les « masses », ce qu’ils rêvent de faire aussi en France, en utilisant notamment l’école. Thibaudet sait donc très bien ce que les radicaux et les socialistes ont voulu faire lorsqu’ils ont changé « l’enseigne modestement libérale d’Instruction publique » pour celle d’« Education nationale », substitution accomplie en 1932 par le second Cartel des gauches : ils ont voulu imposer à la jeunesse et par elle, à terme, au pays, une unité philosophique profonde autour de leur projet de transformation sociale radicale.
(p. 133)
Commenter  J’apprécie          40
[…] les promoteurs de l’Ecole unique étaient sincèrement convaincus qu’il fallait remplacer la société libérale existante par une société planifiée où les places et fonctions sociales des citoyens seraient attribuées par l’autorité planificatrice en fonction des résultats scolaires. La société deviendrait ainsi une sorte d’immense fonction publique.
(p. 149)
Commenter  J’apprécie          30
Le normalien type sera désormais le jeune ambitieux radical ou socialiste devenant député ou ministre, Herriot, Daladier, Yvon Delbos, ou le militant communiste ou compagnon de route, Nizan, Sartre, Althusser (et tant d’autres…). Il sera dit que l’important, dans cette école, n’est plus de développer et de transmettre la science, mais d’œuvrer à quelque transformation sociale révolutionnaire.
(p. 143)
Commenter  J’apprécie          30
Elles [les idées de « 1793 »] héritent bien plutôt des collectivismes millénaristes et apocalyptiques de l’Antiquité et du Moyen Age. On peut soutenir qu’elles se rattachent par la même, plus anciennement encore, à l’atavisme holiste des sociétés archaïques antérieures à l’émergence de la civilisation gréco-romaine et chrétienne.
(p. 22)
Commenter  J’apprécie          30
[…] les nouveaux dirigeants francs-maçons se sont donné dès le début du siècle un bras séculier particulièrement efficace pour agir sur la République, le Parti radical-socialiste.
Le noyau originaire en a été, aux alentours de 1880, l’entourage de Clémenceau, où le F :. Camille Pelletan, fondateur du journal ‘La Justice’, exerçait une grande influence. Peu après, un « Comité d’action pour les réformes républicaines » a été créé en 1884 par deux autres hauts responsables francs-maçons, Gustave Mesureur et le FAUX MODERE Léon Bourgeois. Le parti proprement dit est fondé en 1901, en application immédiate de la loi sur les associations, sous le nom de « Parti républicain radical et radical-socialiste », par 155 loges maçonniques et 215 journaux et comités divers, également animés par des francs-maçons.
(p. 134)
Commenter  J’apprécie          20
Vers 1910, les enseignants publics qui ne sont pas maçons sont du moins en relation étroite avec la Ligue de l’enseignement, association pénétrée et dirigée par la franc-maçonnerie radicale, véritable « filiale de l’Ordre » (Pierre Chevallier). Inversement, les enseignants sont la catégorie socioprofessionnelle la mieux représentée au sein de la maçonnerie.
Dans la nouvelle majorité franc-maçonne, la pensée jacobine-quinétiste prédomine.
(p. 132-133)
Commenter  J’apprécie          20
Alors que les chrétiens savent que leurs convictions reposent sur la foi, qui suppose une démarche personnelle qui n’a rien de nécessaire ni par conséquent d’universel, les laïcistes parlent de leurs convictions comme étant hors de doute et ne pouvant être contestées que par des fous ou par des monstres.
(p. 115)
Commenter  J’apprécie          20
Il [Jules Ferry] a été anticommunard non par antipathie supposée d’un bourgeois à l’endroit des foules des faubourgs, mais pour des raisons doctrinales dûment réfléchies, c’est-à-dire qu’il était sincèrement convaincu qu’ UNE GESTION SOCIALISTE DE L’ECONOMIE CONDUISAIT A L’APPAUVRISSEMENT DE TOUS, et en premier lieu des pauvres.
(p. 94)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (15) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    438 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}