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Critique de l-ourse-bibliophile


J'ai lu ce recueil de nouvelles en quelques heures, mais je ne peux pas prétendre avoir été passionnée.

Pourtant, le principe aurait dû me plaire. À travers des contes cruels racontant parfois l'horreur du monde, ce recueil montre les corps marionnettes, les âmes enfermées, les enfances fracassées, les relations plus toxiques que jamais. Il donne à ressentir l'enfermement (dans un lieu, dans un corps, dans un esprit, dans l'imagination d'un auteur), la révolte ou la résignation, le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas coller, la perte du contrôle sur leur vie ou la recherche d'une échappatoire illusoire… des poupées, des êtres prisonniers. Dans ce recueil, la vie est une prison et la mort souvent souhaitée, libératrice.

Pourtant, tout n'est pas négatif, j'ai :
- trouvé plein de bonnes idées car il y indubitablement des récits originaux autour de cette thématique ;
- apprécié certaines atmosphères et la pluralité de celles-ci ;
- souri à l'ironie de « Nietzsche ta mère » (nouvelle dans laquelle l'identité de genre du personnage restera un mystère… à l'appréciation/l'interprétation des lecteur·rices) ;
- savouré la fin douce-amère de « La recluse » et le ton tendre, malgré l'atrocité de ce qui est raconté, dans « Doll » ;
- été impressionnée par le talent de Népenth S. pour écrire des descriptions aussi poétiques que gore (oui, c'est possible).
Ces thématiques entre horreur et mélancolie, cette ambiance générale très noire et macabre, auraient dû me plaire. Mais non. Pas vraiment. Mais je suis dans l'incapacité de réellement pointer du doigt ce qui, dans la narration ou la plume, m'a laissée sur le carreau.

Peut-être un manque d'implication émotionnelle ? L'écriture est soignée, mais il y a quelque chose d'impersonnel. C'est assez paradoxal, mais, en dépit des voix diverses offertes par chaque nouvelle, j'ai trouvé le tout un peu uniforme. J'ai cette sensation que tout reste superficiel, à l'image de ce jeu, dans « A.L.I.C.E. », avec l'écriture, sur les possibles de la littérature, avec le narrateur ou le lecteur : il y avait un projet très intéressant avec une bonne dose d'absurde, mais dans un même temps, j'ai trouvé bateau le truc d'imprimer les adjectifs de couleur avec la teinte correspondante (ça passait bien dans les Geronimo Stilton, mais j'en attends plus à présent, c'est nul mais ça m'a sortie de l'histoire).
Il n'y a pas de trigger warnings dans le roman, mais la liste pourrait être longue : dépression et autres troubles mentaux, automutilation, pédophilie et abus sexuels, négligence et maltraitance, cruauté envers les animaux et les êtres humains, séquestration, etc. Cependant, ce n'est pas tant la présence de toutes ces violences qui m'ont dérangée que la sensation d'un condensé d'atrocités gratuites.
De même, les quelques illustrations qui parsèment le recueil ont été incapables d'éveiller la moindre émotion ou l'intérêt le plus infime en moi. Elles ne sont pas du tout d'un style graphique susceptible de me plaire.

Comme toujours, j'aurais préféré une franche détestation pour des raisons clairement identifiées que cette sourde, cette trouble indifférence. Dolls possède sans nul doute des qualités, mais ça n'a pas suffi à me convaincre. le problème réside sans doute uniquement dans le fait qu'il ne s'est pas passé grand-chose entre ce recueil et moi.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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