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Critique de Davalian


Le premier tome d'Anno Dracula était un véritable coup de tonnerre. Avec cette suite qui n'est pas vraiment une suite, Kim Newman tente d'apporter beaucoup d'éléments, de la nouveauté, un scénario plutôt inattendu... sans vraiment parvenir à convaincre.

Une ellipse qui ne trouve pas d'explication nous plonge en 1918, à la fin de la Grande Guerre. Il faut bien reconnaître que malgré la présence de vampires, l'auteur a bien travaillé son sujet. Les allusions historiques, aux tranchées, à la reprise imminente de la guerre de mouvement sont plutôt convaincantes. Il intègre également des thèmes tels que la guerre totale, les conflits entre front et arrière, rivalités entre fantassins et autre armes qui étonnent par leur actualité historiographique.

Pourtant, les références continuelles à la Grande Terreur, ou l'absence de Dracula à l'exception de ce qui est peut-être, ou peut-être pas, un caméo assez court déçoivent. Pourquoi avoir tenté une telle rupture temporelle pour nous gaver de références aussi fréquentes à un si mystérieux passé ?

La présence d'Edgar Allan Poe en vampire, ou la petite participation de Sherlock Holmes ne parviennent pas à rattraper un livre qui dans l'ensemble met beaucoup de temps à démarrer pour ne proposer qu'un scénario principal assez convenu et décevant. Tout ça pour ça... Il faudra aimer les combats aériens pour être à l'aise dans ce roman, car dans le cas contraire l'ennui est au rendez-vous.

Les personnages peinent à nous tenir en haleine. Malgré quelques apparitions, Charles Beauregard est remplacé par un petit jeune, Edwin Winthrop. Son évolution est désespérément prévisible et convenue. Les apparitions de Miss Reed viennent apporter un peu de grain à moudre, tout comme certains personnages secondaires (ainsi Ball) mais ces moments-là restent rares.

Il faut toutefois reconnaître que le style de Kim Newman est efficace. Malgré un ensemble laborieux, il nous réserve une montée en intensité progressive qui s'achève assez brusquement. Quelle ne sera pas la surprise du lecteur de découvrir une autre histoire intégrée à la suite de la première !

Cette surprise est assez inattendue mais fait long feu. Nous voici cette fois-ci en 1923 en Angleterre. L'histoire est les personnages sont franchement caricaturaux. le retour de Geneviève ne parvient pas à faire oublier le manque d'intérêt général de ce récit qui se complaît dans le ridicule. Des prix pourraient être distribués à Lydia et à Liam... Les adeptes de Arthur Conan Doyle trouveront toutefois ici quelques références au canon holmesien. Mais vont-ils apprécier ce manque de respect ?

Le Baron rouge sang nous laisse donc avec un sentiment de déception assez cuisant et regrettable. Difficile d'enchaîner immédiatement avec le troisième tome de la saga...
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