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Critique de marina53


Ce matin, Lydia ne descendra pas embrasser ses parents. Ne posera pas son regard sur son frère et sa soeur. Ne déjeunera pas de son bol de céréales. Ne jettera pas non plus un oeil sur ses exercices de physique. Non, Lydia ne viendra plus jamais s'asseoir autour de la table familiale car Lydia est morte... Il est encore tôt en ce matin du 3 mai 1977 et personne ne soupçonne, n'ose même imaginer, que le corps de Lydia gît au fond du lac, non loin de la maison...
Ce matin, comme tous les matins, Nath et Hannah partiront pour l'école, James pour l'université de Middletown où il enseigne l'histoire. Quant à Marylin, la maman, inquiète du retard de sa fille, elle ira vérifier dans sa chambre si sa fille dort encore. Un lit encore intact de la veille, ses vêtements qui traînent, son cartable contre son bureau. Après avoir téléphoné au lycée et avoir appris que Lydia n'y est pas, elle appellera la police qui, elle, ne s'inquiétera nullement. Une fugue peut-être ? Malheureusement, dès lors que le lac aura été dragué et le corps remonté à la surface, moult questions assaillent toute la famille. Aura-t-elle fugué ? Fait une mauvaise rencontre ? Chuté de la barque ? Ou se sera-t-elle suicidée ?


Lydia Lee, à tout juste 16 ans, est retrouvée morte au fond du lac. Dans des conditions que personne ne s'explique. Personne, surtout pas ses parents qui ne croient guère à la thèse du suicide que soulève la police. Impensable. Incroyable... D'autant que cette gamine avait tout pour réussir : élève studieuse et brillante (un brin poussée par maman), un avenir tout tracé de scientifique, une enfant adorée voire préférée de la fratrie. Et pourtant, Celeste Ng va, au fil des pages, remonter parfois le temps, donner la parole à Nath, Hannah ou les parents et nous immerger peu à peu au sein de cette famille d'apparence ordinaire et heureuse. Peu à peu, l'image familiale se fissure, devient floue parfois. En toile de fond, le racisme ordinaire. James et Marylin formant un couple mixte, lui étant d'origine chinoise, seront montrés du doigt. Les trois enfants métis, quant à eux, seront stigmatisés. Celeste Ng dresse le portrait d'une société américaine sombre et parfois cruelle. L'intrigue est passionnante, foisonnante et malicieuse, l'auteur révélant petit à petit les secrets inavouables, les mensonges, les regrets et les remords, les désillusions, les doutes ou encore les vexations. Un roman subtil, brillant, finement et intelligemment mené.
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