AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Garoupe


En-quête d'un père

J'écrivais récemment, à propos des romans de Valerio Varesi, qu'il est des auteurs dont on sait par avance que les retrouvailles seront forcément réussies. Dans cette catégorie, j'y rajoute volontiers Grégory Nicolas (il y en a d'autres, mais j'attendrai leur prochaine parution pour les faire rentrer dans mon “Hall of Wellfame” personnel, sorte de hall of fame du bien-être).

Grégory Nicolas possède un sens inné de la narration, sachant construire ses histoires, de cent ans ou de vélo, autour d'une trame qui fait la part belle, si ce n'est toute la place, à l'humain. Ses romans distillent cette petite musique qui fait qu'on se sent proche de ses personnages, aussi bien ceux fictifs de ses romans que ceux bien réels du monde de la petite reine qu'il a su si bien dépeindre.

Mais derrière les histoires qu'il nous raconte, derrière les personnages qu'il choisit de placer dans ses récits, derrière l'humain qu'il décrit, Grégory Nicolas laisse paraître un peu de lui. Peut-être beaucoup, d'ailleurs. Va savoir. Lui seul pourrait dévoiler la part de personnel qu'il met dans ses romans. Mais il y en a forcément. Et son tour de force est de parvenir à la faire sans que cela soit outrancier, par petites touches, comme le ferait un peintre pointilliste.

Je pourrai vous parler de l'histoire que Grégory Nicolas raconte. Mais cela n'aurait pas vraiment d'intérêt. Non pas parce qu'elle n'en aurait aucun en elle-même : son histoire est belle et émouvante, elle balaie 60 ans de la vie d'une famille de pêcheurs, qui a traverse les crises sociales d'un secteur et d'une société mouvementés, qui règle ses comptes, en douceur, avec ses petites histoires familiales. Mais parce que Grégory Nicolas pourrait bien raconter n'importe quoi parce que ce qui emporte tout, au-delà du scénario concocté, c'est sa façon de le dérouler : c'est émouvant, c'est touchant, mais sans être forcé… c'est sincère et humain avant tout.

Et puis surtout, je n'ai pas du tout envie de vous parler de l'histoire pour vous en laisser la surprise. Ce serait dommage de se priver de ce bonheur qui vient s'ajouter à celui, d'une simplicité biblique, de lire Grégory Nicolas.

Et quand on dit cela, on aurait l'impression de laisse croire que c'est juste un bluette sentimentale, sans rien de plus. Mais ce n'est pas parce qu'on se laisse porter par la plume de Grégory Nicolas que ce n'est pas un texte beaucoup plus profond et subtil qu'il n'y paraît au premier coup d'oeil. On y parle de rapport à l'enfance, de rapport au père. On y évoque le poids du passé. On y découvre des vies, souvent dures mais jamais brisées. On y côtoie des personnages qui savent aller au-delà de leur préjugés. On y rencontre des gens de peu (sans aucune connotation péjorative) qui font beaucoup, qui font même plus que ce qu'ils peuvent. On y croise des regrets qui se transforment en espoirs.

Sans avoir l'air de rien, Grégory Nicolas touche au coeur et le plus blindé des coffres-forts sentimentaux ne résisterait pas bien longtemps à ses récits. A lire… forcément... c'est même marqué dessus !

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          21



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}