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Critique de Wazlib


Wazlib
27 décembre 2022
Je m'étais procuré, il y a plusieurs mois de cela (il y a un monde de cela !), les deux dernières anthologies des Imaginales. Malgré les divers rebondissements autour du festival, tous plus lassants les uns que les autres, je m'étais enfin décidé à me procurer un de ces recueils car 1) nous avons de très belles plumes, et 2) j'apprécie beaucoup Stéphanie Nicot.

La chose étant, j'ai été extrêmement déçu par ce recueil. Si les nouvelles ne sont pas foncièrement mauvaises (à quelques exceptions près), elles restent… Moyennes, quoi. J'imagine que les auteurs les ont composées "sur commande", à l'occasion du festival, et si je n'irais pas jusqu'à suggérer un travail bâclé, il faut tout de même un peu d'honnêteté et de recul sur ce travail. Je ne suis pas certain que pour la majorité d'entre elles, ces nouvelles auraient été publiées en édition "courante" non-évènementielle.
Bon, ceci dit, je vais juste mentionner quelques nouvelles du recueil m'ayant marqué, ma lecture datant malheureusement de plusieurs mois et mes émotions de lecteur s'étant assagies depuis...

"La Main à Quatre Doigts", d'Estelle Faye, est la première nouvelle du recueil et probablement ma préférée. Conte fantastique, convoquant ici rumeur et gothisme autour d'une fraternité damnée, mais aussi perle de classicisme dans sa structure et son traitement: que demander de plus ? Estelle Faye est décidément, de mon modeste point de vue, une des plumes (la plume ?) de l'imaginaire français les plus intéressantes. Je vous renvoie, si vous en voulez plus, à son excellent roman "Widjigo" publié chez Albin Michel Imaginaire.

Deux nouvelles, au timbre éminemment plus épique et au déroulé mouvementé, se démarquent: il s'agit de "L'Ethique du Guerrier" de Thibaud Latil-Nicolas et "Exodus" de Rachel Tanner. de bons récits, efficaces au vu des courtes longueurs de texte, qui ont redonné un peu d'entrain à un recueil qui s'était déjà endormi ("La Danse de Salia": exercice de style un peu vain, "La Ville, ce soir-là": idée intéressante mais ne s'épanouissant aucunement, "Le Dernier royaume": aucun souvenir de cette nouvelle, malheureusement).

J'ai trouvé "Ulaanbaatar " de Patrick Moran particulièrement pénible. C'est aussi ma faute: je ne suis pas un grand fan, "par défaut", des récits post-apocalyptiques. Alors ré-explorer au sein d'une nouvelle distribution mondiale les inégalités, même si évidemment le thème m'est cher, est je trouve au minimum poussif (surtout lorsqu'on ne se divertit pas…). J'imagine qu'au vu du foisonnement d'idée, il y a matière ici à aller sur la forme longue, mais ça sera sans moi.

"Cieux d'artifice" est un récit amusant et original: pas incroyable, mais s'il était le standard du recueil, nous serions à coup sûr bien servis.

"Les Frontières de Pluie" de Loïc Henry était un texte assez plaisant: plein de mystère, récit d'ambiance s'il en est, et gardant son lot de surprise.

"Serrez à droite" de Ketty Steward était une purge. Récit trop court pour installer quoi que ce soit et donnant l'impression pourtant d'être interminable, pas exaltant pour un sou...

Vous aurez compris que tous les récits non-mentionnés se trouvent dans une limbe neutre: vite lus, vites oubliés.

Malgré mon amour pour le festival et le profond respect que j'entretiens pour une bonne partie des auteurs du recueil (certains m'étaient inconnus jusqu'alors), force est de constater que le rendez-vous était cette fois-ci manqué. Reste à lire la fournée 2022...


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