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Critique de Mermed


Mermed
18 décembre 2022
Lire Nietzsche, c'est se sentir un instant chez soi ; ses paroles respirent une contemporanéité éclairée, racontée avec une volonté extrême par une analyse parfaite de son temps, des contextes historiques qui l'enveloppaient, anticipant la désintégration que nous subissons comme s'il s'agissait d'une prophétie.

Tout partirait d'une simple erreur : les fondements de la pensée occidentale sont contenus dans Socrate et Platon, selon lui la dialectique socratique est dégénérative, dans le sens où elle est utilisée quand on n'a pas d'autres outils disponibles sur son être. La dialectique rend l'ennemi violent et impuissant, exploite son pouvoir pour intimider et rendre les autres ridicules. Socrate voulait mourir, mais a forcé Athènes (le peuple de) à lui donner de la ciguë – il ne se tue pas, il délègue sa mort de manière sournoise et manipulatrice.

La dialectique est une manière élégante de tromper. Pensez à la façon dont les communistes romantiques/nostalgiques ont exploité cette composante, combien derrière leur vie il y a un manque total de croissance spirituelle concentrée dans un caprice secret d'adolescent appelé l'idéal (utopie).

Son attaque est réservée avant tout au christianisme: la morale chrétienne est le jugement des condamnés. Le prêtre, le dévot et le vertueux sont liés par l'indice commun de la morale (le jugement). A la base de ce malaise il y aurait un manque de volonté : une volonté poussée au déni. Pour Nietzsche la volonté et l'esprit font la différence. Avec le christianisme, nous sommes arrivés, selon son point de vue, à une situation où nous nous trouvons soumis aux règles d'une évaluation claire (oui/non), greffées sur le sentiment de culpabilité (il faut faire ceci, ne pas faire cela). 

Il encadre également la culture, comprise comme un objet entre les mains du pouvoir d'État en temps de crise, dans les grands processus de changement, c'est-à-dire ces périodes de décadence. On parle d'un mécanisme malade qui part du système scolaire où il y a une prédisposition de plus en plus incessante au sentiment de médiocrité: je te donne ça, si tu donnes moi qu'en retour.

Mais pour savoir, il faut savoir vivre : voir, savoir, parler, écrire non dans un sens démonstratif, mais dans une crise constante de son propre faire. Le contraire de ce qui se passe dans notre contemporanéité avec les réseaux sociaux : où tout est représentation et mystification.

L'ironie  n'est-elle pas de croire et faire croire à la pensée?
Lien : http://holophernes.over-blog..
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