Citations sur Crépuscule des idoles ou Comment philosopher à coups de m.. (138)
Pour vivre seul il faut être une bête ou bien un dieu –dit Aristote. Il manque le troisième cas : il faut être l’un et l’autre, il faut être –philosophe…
"On ne peut penser et écrire qu'assis" ( Gustave Flaubert ).
Je te tiens, nihiliste ! Etre cul-de-plomb, voilà, par excellence, le péché contre l'esprit !
Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.
NDL : là, je pense à Nino :)
J’ai bien peur que nous ne nous débarrassions pas de Dieu parce que nous croyons encore à la grammaire
Définition du végétarien : un être qui a besoin d’une diète corroborative. Considérer ce qui est nuisible comme nuisible, pouvoir s’interdire quelque chose de nuisible, c’est encore un signe de jeunesse, de force vitale. L’épuisé se sent attiré par ce qui est nuisible : le végétarien par le légume. La maladie elle-même peut être un stimulant de vie : seulement il faut être assez sain pour ce stimulant !
Rien n'est moins grec que les ratiocinations arachnéennes d'anachorète.
Un journaliste, non sans exprimer son respect pour l'audace de cette entreprise, est allé jusqu'à comprendre le sens de mon oeuvre comme un plaidoyer pour l'abolition de tous les sentiments décents.
Je lui en suis très obligé... En réponse, je me permettrai de poser cette question :
Sommes-nous vraiment devenus plus moraux ?
On ne peut exclure la danse sous toutes ses formes, d'une éducation raffinée : savoir danser avec ses pieds, avec ses idées, avec les mots. Est-il encore besoin de dire que l'on doit aussi savoir danser avec sa plume, qu'il faut apprendre à écrire ?
Mais, arrivé là, je deviendrais pour des lecteurs allemands, parfaitement énigmatique...
Dans tous les discours, il y a un grain de mépris. Le langage, semble-t-il, n’a été inventé que pour les choses médiocres, moyennes, communicables. Avec le langage celui qui parle se vulgarise déjà.
On a appelé " amélioration" aussi bien le dressage de la bête humaine que l'élevage d'une certaine race d'hommes ( 1 ) : seuls ces termes employés à la zoologie expriment des réalités. Dire que dresser un animal c'est le rendre meilleur, voilà qui sonne à nos oreilles comme une dérision ( 2 ).
Qui sait ce qui se passe dans les ménageries doute que la bête brute devienne meilleure. On l'affaiblit, on la rend moins dangereuse, on fait d'elle, par l'effet déprimant de la peur, par la douleur, par les blessures et par la faim une bête maladive.
Il n'en va pas autrement de l'homme domestiqué que le prêtre a amandé.
NDL :
( 1 ) Friedrich évoque là les aryens, et il a dû se retourner dans sa tombe quand sa sœur Elisabeth a présenté son œuvre posthume, trafiquée par ses soins, à Hitler.
( 2 ) Particulièrement sensible au sort que les humains réservent aux animaux, début 1888, il a empêché un cocher de corriger son cheval. Cela lui a procuré un tel choc émotionnel qu'il en a perdu la raison.
Les moyens dont se servait Jules César pour se défendre de l’état maladif et des maux de tête : énormes marches, genre de vie aussi simple que possible, séjour ininterrompu en plein air, fatigues continuelles –ce sont en grand les mesures de préservation et de conservation contre l’extrême vulnérabilité de cette machine subtile que l’on appelle Génie.