Le gardien, tome 1 : Incendie

« ― Hey ! Une table s’est libérée, viens, allons faire une partie de billard.
J’ouvris de grands yeux affolés. Billard, moi ? J’avais une tête à savoir pousser une boule dans un trou à l’aide d’une queue ? Non ! Attendez ! Ne répondez pas à cette question. »

- Qu'est ce que tu regardes ?

Ma voix était cassée tant j'étais excité et je tendis les mains vers lui pour qu'il me touche. Il s'agenouilla devant moi et les prit dans les siennes pour les serrer. Son regard sur moi était éperdu.

- Toi... Je ne regarde plus que toi depuis des jours

Chacun des éléments que je portais en moi réagissait à une émotion différente. Si le feu était sensible à l’amour et la passion, la terre tremblait sous la peur, l’eau s’agitait face à la peine et à la douleur, et l’air se transformait en tempête quand il rencontrait la colère. Ces émotions n’étaient pas les miennes. Mes éléments les percevaient chez autrui et je m’en servais pour exercer mon métier de thérapeute. Parfois, en plus des pistes que j’avais apprises lors de mes études, j’utilisais mes aptitudes pour calmer une émotion, ce qui me permettait d’avancer dans une thérapie. Je ne contrôlais pas les éléments, puisque je n’étais ni sorcier ni démon. Je les gardais en moi, et mes aptitudes se limitaient à canaliser certaines émotions. Pour le reste, je faisais confiance à mon épée et mon bouclier, Ambre et Leto, pour me protéger.

« — Je dirais même qu’elle n’est pas commode, renchérit Silas.
J’eus la stupéfaction de le voir sourire sincèrement à Ambre. Plus dingue encore, elle lui répondit d’un clin d’œil joueur.
Stop ! Un instant ! Deux choses. D’abord, Silas savait sourire et surtout, il était vraiment sexy. À cet instant, Graham se pencha vers moi pour murmurer.
— Compliqué, n’est-ce pas ?
C’était moi ou la concentration de mecs torrides au mètre carré avait connu une nette augmentation depuis que j’avais mis les pieds dans cette chambre ? Je sentis mes joues s’échauffer et, conscient de son effet sur moi, l’infirmier m’offrit un sourire aguicheur. Je me détournai pour rencontrer le regard toujours plus noir de Monsieur désagréable. OK ! Douche froide. Il savait mettre de l’ambiance, il n’y avait pas à dire. »

« Je me tournai vers Leto qui venait de pénétrer dans la pièce. Ben tiens ! Maintenant que sa copine était là, il arrivait à se sortir la tête de son ordinateur, mais, bien sûr, pas moyen de compter sur lui il y a dix minutes quand je me faisais plaquer contre un mur par l’homme le plus sexy de la planète. Attendez. Pourquoi je me plains déjà, au juste ? »

« — J’aimerais que tu sois là pour protéger le gamin.
— Le protéger ? Tu es sûr que tu t’adresses à la bonne personne ? Parce que je peux lui jeter un petit coup de pied dans le tibia s’il n’est pas sage, mais je crois que tu es mieux placé que moi pour lui mettre la raclée s’il débloque.
— Non, pas ça. S’il fait un geste de travers, je me charge de lui arracher la tête à mains nues.
J’adorais les vampires, vraiment. Qui ne rêvait pas d’avoir un ami capable d’arracher la tête de quelqu’un ? Je veux dire : c’est plutôt bien accroché une tête à la base, non ? »

« ― Merci, Adrian. Tu es le meilleur des hommes.

Puis il approcha et scella ses lèvres aux miennes dans un baiser délicat. Un grondement me fit sursauter, et je m’écartai précipitamment. Je me retournai pour apercevoir les yeux d’or de Silas luire de colère. À côté de lui, Graham, les bras croisés sur le torse faisait la grimace.

― Mince, c’est qu’on commence à être nombreux sur le coup.

Le rire d’Acher fusa à nouveau, immédiatement suivi par un autre grondement. »

« Le téléphone passa de nouveau à Leto.
― Je me demande ce que vous lui trouvez, Ambre et toi, cette espèce de sauvage m’a carrément arraché le téléphone des mains.
― Il est sexy.
― Et il a une super ouïe ! Là tout de suite, il est très fier de lui.
J’éclatai de rire. »

« Je me tournai vers Leto qui venait de pénétrer dans la pièce. Ben tiens ! Maintenant que sa copine était là, il arrivait à se sortir la tête de son ordinateur, mais, bien sûr, pas moyen de compter sur lui il y a dix minutes quand je me faisais plaquer contre un mur par le mec le plus sexy de la planète. Attendez. Pourquoi je me plains déjà, au juste ? »

« Je tournai les talons et il m’arrêta d’une main sur mon épaule.
Quoi encore ? pensai-je en me retournant, l’humeur meurtrière. Mais il me surprit en posant sa main sur ma joue et en plongeant son regard dans le mien. Encore une fois, l’or brilla dans ses pupilles. Mon souffle se bloqua dans ma gorge.
― Je ne doute pas un seul instant qu’on puisse te trouver à son goût, souffla-t-il. Et je trouve amusant que tu puisses en douter avec tous ces mâles dominants qui te tournent autour. »