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Critique de lebelier


Marie Nimier est en quête de son père, Roger, écrivain célèbre, disparu en 1962 dans un accident de voiture. Elle avait 5 ans au moment de l'accident et elle cherche par des bribes de souvenirs ou des témoignages de reconstituer ce qu'a pu être son père de son vivant.

Parallèlement, elle tente d'expliquer ses propres angoisses et ses réactions. Elle échoue au permis de conduire, elle a des cauchemars récurrents, elle a voulu se suicider... Visiblement elle veut en finir avec ce père qui semble l'avoir ignorée aussi bien dans ses jeux que dans son testament au profit de son demi-frère et elle souffre visiblement de n'avoir compté que pour du beurre. Ainsi ponctue-t-elle son récit des histoires qu'elle lit à ses enfants ou d'examens du permis de conduire pendant lesquels elle manque de confiance voire d'initiative.

Bien sûr elle se pose aussi la question de la filiation dans l'écriture, des contradictions entre ses propres convictions lorsqu'elle manifeste à gauche et sait que Céline l'a fait sauter sur ses genoux... Enfin elle trouve parfois des coïncidences troublantes ou les interprète comme telles.

On passe sans cesse d'un présent où l'auteure avance à petits pas et s'adresse au lecteur en le tutoyant - ce qui crée à la fois une distance ironique et une complicité de la quête du père, car c'est un thème très utilisé dans l'art et la littérature (voir Modiano) - à un passé qui se construit à la manière d'un puzzle, comme si le récit était improvisé et ténu quand même. Ce constant va et vient évite l'ennui de la quête et on a presque l'impression d'assister à un jeu de piste où le moindre détail est développé, évoque des souvenirs un peu à la manière de Proust. Et si l'auteure semble s'égarer ou digresser, c'est pour mieux se retrouver et éclairer son passé, ses appréhensions dans un récit vivant, d'une subjectivité somme toute très légitime.
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