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Critique de Alfaric


Commençons par le commencement : ce roman n'est aucunement fantasy, ni de près ni de loin. La Fantasy c'est des univers secondaires avec des démons et des merveilles : aucune trace de cela ici. Ce roman appartient donc d'abord et surtout à une littérature générale se concentrant sur la psychologie et les drames relationnels. Donc amateurs de littérature d'aventures et d'évasions passez votre chemin, en vous éviterez ainsi sûrement une déception…
Personnellement, je suis parti véritablement partagé et dans tous les cas très mitigé !

D'un côté, j'ai été plongé dans une vraie ambiance médiévale pour une fois par un vocabulaire peu usité et des tournures de phrase travaillées. La prose mi rugueuse mi poétique transmet bien cet aura de désenchantement qui verse parfois volontiers dans l'onirisme, trait récurrent de nos auteurs francophones (Sanglier dit lui-même qu'il n'est pas certain de ne pas avoir rêvé sa découverte de Broe…). Justine Niogret a vraiment du talent et cela se sent : on déguste la rudesse de son héroïne complexée et l'atmosphère tantôt sombre tantôt éthérée. Chaque court chapitre fait un peu office de nouvelle dévoilant Chien ou un aspect de cette micro-société médiévale entre 2 époques.

Mais d'un autre côté il n'y a pas d'univers et l'intrigue est bancale et famélique (j'ai pensé à un moment à Judoboy, ce vieux DA où un adolescent parcours le monde à la recherche de l'homme qui a tué son père avec pour seuls indices le fait qu'il s'agisse d'un artiste martial avec un oeil de verre…). Il s'agit d'une non-histoire se déroulant dans un huis-clos hivernal presque intimiste : Chien, un seigneur, un écuyer, une poufinette narcissique pré-adolescente, un prêtre obtus, un mystérieux guerrier nommé Salamandre dont on ne même pas s'il existe vraiment… et pour finir un chevalier et sa dame pour que le récit qui se permet de trainer la patte en moins de 200 pages ait un sens et soit compréhensible pour ne pas dire lisible.
On se laisse emporter par l'atmosphère certes, du coup l'auteur en profite pour nous promener gentiment. Mais dans le dernier tiers du roman, j'ai bien décroché à cause de longs monologues froids, détachés, inintéressants. Ajoutez à cela une fin qui n'en est pas une et un dénouement qui arrive presque comme un cheveu sur la soupe.

Un beau et court roman d'ambiance, assez dense et intense sur la forme mais complètement creux voire vide sur le fond. Une expérience de lecture assurément, mais qui ne sera pas forcément passionnante pour tout le monde. de là à lui donner des prix littéraires et déclarer que la SFFF française doit aller vers cela… non merci !
Je vais être honnête et ne pas évaluer le roman, mais niveau plaisir de lecture ce n'est vraiment pas terrible du tout : je me suis ennuyé, j'avais l'impression que les 200 pages en faisait 500, et aussitôt lu aussitôt oublié tellement j'avais envie de passer à autres choses. Bref un style brillant (la postface est excellente, il faut commencer par elle : on se demande comment l'enthousiaste et espiègle auteure arrive à écrire des romans aussi dépressifs), mais absolument rien de convainquant. Je ne suis pas sectaire : je compte bien redonner sa chance à Justine Niogret.
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