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Citations sur Le coeur innombrable (20)

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise…
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Je me suis appuyée à la beauté du monde
Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains
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L'hiver

C’est l’hiver sans parfum ni chants.
Dans le pré, les brins de verdure
Percent de leurs jets fléchissants
La neige étincelante et dure.

Quelques buissons gardent encor
Des feuilles jaunes et cassantes
Que le vent âpre et rude mord
Comme font les chèvres grimpantes.

Et les arbres silencieux
Que toute cette neige isole
Ont cessé de se faire entre eux
Leurs confidences bénévoles.

– Bois feuillus qui, pendant l’été,
Au chaud des feuilles cotonneuses
Avez connu les voluptés
Et les cris des huppes chanteuses,

Vous qui, dans la douce saison,
Respiriez la senteur des gommes,
Vous frissonnez à l’horizon
Avec des gestes qu’ont les hommes.

Vous êtes las, vous êtes nus,
Plus rien dans l’air ne vous protège,
Et vos coeurs tendres ou chenus
Se désespèrent sur la neige.

– Et près de vous, frère orgueilleux,
Le sapin où le soleil brille
Balance les fruits écailleux
Qui luisent entre ses aiguilles.
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L’ardeur

Rire ou pleurer, mais que le coeur
Soit plein de parfums comme un vase,
Et contienne jusqu’à l’extase
La force vive ou la langueur.

Avoir la douleur ou la joie,
Pourvu que le coeur soit profond
Comme un arbre où des ailes font
Trembler le feuillage qui ploie ;

S’en aller pensant ou rêvant,
Mais que le coeur donne sa sève
Et que l’âme chante et se lève
Comme une vague dans le vent.

Que le coeur s’éclaire ou se voile,
Qu’il soit sombre ou vif tour à tour,
Mais que son ombre et que son jour
Aient le soleil ou les étoiles…
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La Mort dit à l'homme

- Pauvre âme, comme au jour où vous n'étiez pas née,
Vous serez pleine d'ombre et de plaisant oubli,
D'autres iront alors par les rudes journées
Pleurant aux creux des mains, des tombes et des lits.

D'autres iront en proie au douloureux vertige
Des profondes amours et du destin amer,
Et vous serez alors la sève dans les tiges,
La rose du rosier et le sel de la mer.
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Le plaisir mystique et païen,
L'amour, la beauté, le désir
Ont fait plus de mal que de bien
À mon âme qui s'en revient
Lasse d'aimer et de souffrir.

Allez, mon âme inassouvie,
Dormir dans l'ombre le grand somme,
Ayant rêvé, par triste envie,
La joie au delà de la vie,
Et l'amour au-dessus des hommes...


Le repos
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Allez, mon âme inassouvie
Dormir dans l'ombre le grand somme,
Ayant rêvé, par triste envie,
La joie au-delà de la vie,
Et l'amour au-dessus des hommes...
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La journée heureuse.

Voici que je défaille et tremble de vous voir,
Bel été qui venez jouer et vous asseoir
Dans le jardin feuillu, sous l’arbre et la tonnelle.
Comme votre douceur sur mon âme ruisselle !
Je retrouve le pré, l’étang, les noyers ronds,
Les rosiers vifs avec leurs vols de moucherons,
Le sapin dont l’écorce est résineuse et chaude ;
Tout le miel de l’été aromatise et rôde
Dans le vent qui se pend aux fleurs comme un essaim.
On voit déjà gonfler et mûrir le raisin ;
L’odeur du blé nombreux se lève de la terre,
Le jour est abondant et pur, l’air désaltère
Comme l’eau que l’on boit à l’ombre dans les puits,
Le jardin se repose, enfermé dans son buis…
Ah ! moment délicat et tendre de l’année,
Je vais vous respirer tout au long des journées
Et presser sur mon coeur les moissons du chemin ;
Je vais aller goûter et prendre dans mes mains
Le bois, les sources d’eaux, la haie et ses épines.
Et, lorsque sur le bord rosissant des collines
Vous irez descendant et mourant, beau soleil,
Je reviendrai, suivant dans l’air calme et vermeil
La route du silence et de l’odeur fruitière,
Au potager fleuri, plein d’herbes familières,
Heureuse de trouver, au cher instant du soir,
Le jardin sommeillant, l’eau fraîche, et l’arrosoir…
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LE TEMPS DE VIVRE

Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse,
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
De l'aube au jour qui baisse.

Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
Aux mouvements de l'onde,
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
C'est la chose profonde ;

Combien s'en sont allés de tous les cœurs vivants
Au séjour solitaire
Sans avoir bu le miel ni respiré le vent
Des matins de la terre,

Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces,
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil
Se déploie et s'enfonce.

Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines,
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort
Sans rêve et sans haleine.

Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;

Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.

Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment,
Les rives infidèles,
Ayant donné ton cœur et ton consentement
A la nuit éternelle...
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Il fera longtemps clair ce soir


Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent.
La rumeur du jour vif se disperse et s’enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent…

Les marronniers, sur l’air plein d’or et de lourdeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre ;
On n’ose pas marcher ni remuer l’air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs.

De lointains roulements arrivent de la ville…
La poussière qu’un peu de brise soulevait,
Quittant l’arbre mouvant et las qu’elle revêt,
Redescend doucement sur les chemins tranquilles ;

Nous avons toujours l’habitude de voir
Cette route si simple et si souvent suivie,
Et pourtant quelque chose est changée dans la vie ;
Nous n’aurons plus jamais notre âme de ce soir…
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