Le jeu que je jouais à Auschwitz était dangereux. En fait, j'avais largement dépassé ici ce que, sur terre, on appelle dangereux. (p. 135)
Nous rentrions au camp par le portail. Je comprends maintenant l'inscription en fer forgé. Oui, le travail rendait libre... car il libérait du camp... il libérait l'esprit du corps, ce corps destine au crématoire. (p. 68)
Il existait encore un monde où les gens vivaient normalement. Et là-bas, à quelques kilomètres, il y avait ce camp, où régnait l'enfer. Le meurtre, l'anéantissement de toute humanité... Des hommes torturaient, assassinaient d'autres hommes. Et ce SS ? Là-bas, dans le camp, c'était un tortionnaire, un boucher ; ici, il prétendait être un homme. Dans cette maison, il faisait son nid. Sa femme allait arriver. Il pouvait avoir des sentiments.
[p41-42]
Toute la journée, nous avons roulé. Aucune nourriture, aucune boisson ne furent distribuées. Mais, après tout, personne ne voulait manger. Du pain avait été fourni le jour précédent. Nous le gardions. Nous n'avions pas conscience alors de la valeur d'un morceau de pain (p. 5-7)
On ne revient jamais vraiment d'Auschwitz.
Au dessus du portail se trouvait l'inscription : Arbeit macht Frei ( le travail rend libre).
S’il y a cet enfer, c’est à cause de l’ignorance. Seule la culture nous sauvera
- Belle sentence
(Le sculpteur Slawek et son codétenu Witold Pilecki à Auschwitz en 1942, p.173)
— Qu'aucun de vous ne pense qu'il sortira jamais d'ici vivant...
La portion alimentaire est calculée de telle façon que vous ne vivrez que six semaines.
Quiconque vivra plus longtemps... aura donc volé.
Il sera alors mis dans la Strafkompanie, le kommando spécial, où on vit très peu de temps !