Ce capitaine russe blanc "Alexandre Tikhomiroff" participe à la révolution d'Octobre. L'album retrace ses aventures, ses coups d'éclat dans une Russie où le fait d'avoir des mains propres et fines suffisait à vous faire fusiller. Les faits apparaissent dans un ordre chronologique entrecoupé de souvenirs. Il est amusant de constater que ce jeune officier mettait un point d'honneur à ne jamais manquer l'anniversaire de sa mère, même dans les situations les plus compliquées.
(...) Cet album est une adaptation d'un roman de « La tasse de thé » , roman d'Alexandre Tikhomiroff. Partant du cor chromatique qui lui a permis de croiser la route d'Alexandre Tikomiroff (voir ma chronique sur son précédent album « Soleil brûlant en Algérie » où Gaétan Nocq raconte sa rencontre avec Tiko), l'auteur remonte les générations et s'arrête cette fois sur le parcours du père de Tiko, Capitaine dans l'Armée impériale russe pendant la Première Guerre Mondiale.
Je me rappelle aussi en avoir pris plein les yeux quand j'ai lu « Soleil brûlant en Algérie » . Des croquis et des illustrations à couper le souffle tant ils étaient minutieux, une voix-off pour porter le témoignage de Tiko et lui donner toute la profondeur nécessaire à ce genre de récits. Parfait. Plaisir donc de retrouver ce trait charbonneux, vaporeux et délicat. Parfois, quelques cases proposent un dessin plus figé (tout le prologue notamment), ce qui vient faire tâche, comme une fausse note qui coince de temps à autre mais n'empêchant pas l'auditoire de profiter de la mélodie. Ici, si l'histoire est celle d'une guerre dans toute sa cruauté, c'est avant tout l'histoire d'un homme et de ce qu'il a vécu durant ses années à être sur le front des combats. Souvent, il a été sacrifié, envoyé en éclaireur pour permettre au bataillon de s'organiser, placé sur un avant-poste pour permettre aux autres de détaller, souvent seul survivant d'une unité décimée… choisissant de rejoindre d'autres survivants ailleurs plutôt que d'opter pour la désertion. On suit la couleur des saisons, le blanc cassé hivernal, qui laisse la place au bleu ciel printanier, au jaune de cobalt. Et puis les rouges de l'automne et du sang. Et tout cela repart pour un nouveau cycle. (... : lire la chronique complète sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2017/11/10/capitaine-tikhomiroff-nocq/)
Un graphisme sublime au service d'une histoire singulière, celle d'un Capitaine russe perdu au milieu de la révolution. Sombre et pourtant éclairante sur les horreurs des guerres civiles. Il s'agit d'un biopic. C'est de la bande dessinée dans ce qu'elle peut faire de mieux. J'ai beaucoup aimé et conseille fortement cet album.
graphisme exceptionnel au service d'un destin qui l'est tout autant .
Vraiment remarquable.
Ça fait tout drôle de comprendre que l'on avait été sacrifié.
Ils étaient deux cents ou trois cents hommes encerclés dans une position dont ils ne pouvaient s'échapper.
Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu