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Critique de lafilledepassage


James Noel écrit comme la terre tremble en Haïti. En saccade, par à-coups, par séquences-secousses courtes. Séries d'instantanés d'un temps qui ne s'écoule plus comme l'eau mais trébuche chaotiquement à la surface de la terre. Discontinuités …

James Noel écrit avec cette violence incroyable qui ébranle le béton, les corps, les vies et laisse derrière elle des débris de vie, des amputations dans l'histoire de ces femmes et de ces hommes, des membres coupés, atrophiés, écrabouillés.

James Noel écrit avec effronterie. Il n'hésite pas à interpeller Papa Loko. Papa Loko, le grand esprit vaudou de l'île, le papillon annonciateur des (bonnes et mauvaises) nouvelles. Papa Loko, resté étrangement muet ce 12 janvier 2010. Ce funeste jour de janvier 2010 qui a couté la vie à trois cent mille personnes. Oui, trois cent mille morts. le poète épingle aussi les ONG, leurs petits arrangements, leurs magouilles, les détournements impunis de la manne d'argent récolté dans le monde entier au détriment des victimes.

Mais James Noel écrit aussi comme on vit à Haïti. Avec de la musique chaloupée, avec des couleurs bigarrées, avec des odeurs pimentées. Avec pudeur. Avec de petites touches d'humour (noir). Et surtout avec cette rage, et surtout avec cet espoir fou, au-delà du drame, au-delà de la souffrance, au-delà des fosses communes. Et toujours cette fraternité du peuple haïtien. Au-delà de la misère, au-delà des catastrophes, au-delà de la mort.
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