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Citations sur Jung, le Christ aryen : les secrets d une vie (13)

[…] Otto Gross était l’un des hommes les plus dangereux de sa génération, une menace pour la société bourgeoise et chrétienne de l’Europe allemande. Non qu’il fût violent, bien au contraire. Mais il avait un inquiétant talent pour pousser les autres à agir gratuitement, à suivre leurs pulsions instinctives. Grand briseur de liens, émancipateur-né, adulé par une multitude de femmes qu’il avait rendues folles - fût-ce brièvement -, Gross entraîna l’une de ses amantes/patientes à se suicider, tandis qu’une autre de ses consultantes mourait un peu plus tard dans des circonstances semblables. Ses contemporains le disaient brillant, créatif, charismatique et détraqué. Ce médecin nietzschéen, psychanalyste freudien, anarchiste, grand prêtre de la libération sexuelle, organisateur d’orgies, ennemi juré du patriarcat, morphinomane et cocaïnomane forcené, était adoré et haï avec une égale passion : foyer de corruption pour les uns, agent de guérison pour les autres.
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Par « complexe » Jung entendait un ensemble d’images, d’affects et d’idées organisé autour d’un centre thématique qui, dans certaines circonstances, pouvait avoir un fragment de conscience personnelle et agir comme une personnalité distincte, par exemple dans les cas de personnalité multiple. Les complexes n’avaient alors rien de transcendant, d’héréditaire ou de surnaturel : ils exprimaient simplement les expériences personnelles d’un individu, les associations verbales illustrant quantitativement les phénomènes des complexes dans le fonctionnement de la mémoire humaine.
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Jung engagea ses assistants à recueillir des matériaux mythologiques auprès de leurs patients psychotiques, comme si chaque hallucination était une nouvelle espèce de flore ou de faune exotique à analyser et cataloguer. Avant que Jung ne leur eût confié ces recherches, il est probable que ces jeunes médecins ne disposaient d’aucune formation mythologique ou archéologique sérieuse. Aussi, armés de leur nouveau savoir, trouvèrent-ils exactement ce que Jung leur avait demandé de chercher : des dieux païens antiques dans l’inconscient de leurs patients.
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Que conclure de la période spirite de la vie de Carl Jung ? […]
Jung prit ces expériences spirites tellement au sérieux que les idées qu’il en retira conservèrent leur emprise sur lui plus longtemps que la plupart des notions apprises à la faculté de médecine. Il était sans aucun doute convaincu de recevoir, au travers des transes médiumniques de sa cousine, le savoir d’une source intelligente par-delà Helly elle-même. […] Si Jung finit par conclure qu’elles avaient sans doute souvent été les produits cryptomnésiques de Helly elle-même, son approche très personnelle des personnages fantasmatiques […] de Helly caractérisa ensuite sa conception de l’inconscient humain.
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Lorsque Jung eut succombé aux tentations de Gross, il envisagea très différemment la place de la sexualité et de la religion dans l’existence. Parce qu’ils dénigraient le corps et l’activité sexuelle – en dehors du mariage -, les dogmes du christianisme lui apparurent les ennemis jurés de la vie. Il était impératif de réconcilier la sexualité et la spiritualité. En 1912, Jung trouva un autre modèle – la spiritualité de l’antiquité païenne – qui considérait le sexe comme sacré. […]
Jung doit aussi à Otto Gross les concepts d’extraversion et d’introversion, notions fondamentales de la théorie des « types psychologiques » qu’il commença à élaborer en 1913 après sa rupture avec Freud […].
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Ses années psychanalytiques [à Jung] sont, en effet, beaucoup plus une période de transition que la source centrale de ses idées futures, comme on le prétend souvent à tort. Entre 1907 et 1913, ses préoccupations antérieures à son intérêt pour Freud – en particulier le spiritisme, la spiritualité de l’antiquité païenne et la psychologie de la dissociation de Janet et de Flournoy – se combinèrent en un syncrétisme passager avec la pensée psychanalytique.
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Né du dégoût des orthodoxies, des dogmes et des hiérarchies dans les églises protestantes traditionnelles, le piétisme apparaissait comme une sorte de luthérisme radical. Les piétistes n’hésitaient pas à contester l’autorité et les interprétations exogènes du christianisme pour prôner une « religion du cœur », mouvement spirituel qui exaltait le sentiment, l’intuition, l’intériorité et l’expérience personnelle de Dieu. Ils discréditaient la pensée, jugée peu fiable, et jusqu’à la raison même. Pour faire l’expérience de Dieu, il fallait sacrifier l’intellect.
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La conversion soudaine de Karl Gustav, l’apostasie de sa religion ancestrale, son rejet furieux de Rome, se révélerait l’un des facteurs les plus déterminants du destin de son petit-fils, et son onde de choc ne laisserait pas de se réverbérer dans l’œuvre et la postérité intellectuelle de C. G. Jung. On ne saurait assez souligner l’importance de cette marque de Caïn familiale.
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A tort ou à raison, « Ma vie » est devenu l’un des documents spirituels fondamentaux du vingtième siècle, tant ce récit de la renaissance spirituelle de Jung inspire de révérence et d’espoir à ses lecteurs, dont il exalte l’univers personnel. C’est un livre impressionnant, et je me rappelle combien il m’avait abasourdi lorsqu’à dix-sept ans je l’ai lu pour la première fois. Mais des années de lecture critique de Jung et de recherches historiques sur sa vie m’ont appris depuis que cette « autobiographie » et ses épigones n’ont fait qu’occulter un Jung que son humanité, et non sa semi-divinité, rend beaucoup plus intéressant – et parfois effroyablement imparfait.
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Ensemble [Carl Gustav Jung, Otto Gross, Toni Wolff et Sabina Spielrein], ils cherchèrent consciemment une formule pour libérer en eux-mêmes, à la manière d’une réaction chimique, les forces inconscientes de la créativité, voire du génie. Ils y parvinrent, et c’est à partir des éléments de leur expérience personnelle que ce quatuor synthétisa chacune des idées que nous qualifions aujourd’hui de « jungiennes ».
La polygamie leur servit de catalyseur.
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