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Citations sur L'inconnue (8)

« On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l’éternité. » (p. 32)
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Là-bas, à l'ouest, le soleil semble avoir renversé une bouteille d'encre sur l'horizon. Des éclairs lointains prennent l'allure de géants désarticulés apprenant à marcher. Le tonnerre gronde par à-coups. La chaleur est toujours aussi suffocante. Le chant des cigales couvre pour un temps le bruit de l'orage. Pour un temps encore. Car si la terre crie plus fort que le ciel, cela ne va pas durer, cela ne peut pas durer.
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D'abord l'ouïe. Une vague qui vient s'écraser sur la grève.
Ensuite, l'odorat. L'odeur d'iode qui flotte dans l'air comme une flagrance invisible mais bien présente.
Et puis, le toucher. Le contact du sable sur ses mains.
Enfin, la vue. Les contours de l'inconnue dans la nuit d'encre, comme éternelle dans sa posture d'attente.
Elle n'a pas le visage carnassier d'un squelette armé d'une faux.
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Les yeux du vieil Aborigène semblent plonger dans le temps. Ce temps qui passe et broie invariablement tout ce qui vit. Mais ce temps n'a pas détruit le souvenir du rêve.
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Hubert contemple les alentours. Il est seul. Aucune habitation en vue. Pas âme qui vive. Au loin, un tourbillon de chaleur se forme et s’élève majestueusement dans le ciel. C’est un événement somme toute courant au début de l’été. Avec son pied, il soulève doucement la poussière qui retombe comme de la farine sur le sol. Une fourmi s’échine à escalader le monticule. Ses pattes semblent glisser plus qu’accrocher sur la matière friable. Elle est là, seule, comme égarée. Il se relève et prend conscience de l’immensité autour de lui. Rien, rien que lui et le désert. Pas un bruit, juste une petite brise. Hubert se met à rire. Face à l’étendue qui l’entoure, il se fait l’effet d’être pareil à cette fourmi. Il est là, loin de tout lorsqu’un objet inhabituel attire son attention. À quelques dizaines de mètres de lui, un rouleau en cuir noir élimé est posé sur un rocher qui surplombe une excavation. Il s’approche avec curiosité et se saisit prudemment du rouleau. Celui-ci est vierge. Pourtant un détail l’étonne : le parchemin est usé. On dirait que des milliers d’individus l’ont touché. Il le déroule avec précaution et constate que le cuir enroulé ne semble pas avoir de fin.

Il est stupéfait. À qui peut-il bien appartenir ? Qui a bien pu l’oublier dans un endroit aussi désertique ? Par quel sortilège le rouleau de cuir semble-t-il se dévider à l’infini ?
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La mor lao dan le ciel samusé a recoudre lé nuage 2 ma vi déchiketée par le ven
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« Le 09 octobre 1916.
Cher Catherine, je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue avec un grand plaisir. Le voyage de retour s’est très bien passé. Seulement, c’est le départ quand je t’ai quitté à la gare de Taller à toi et à Emilie. Oh, quelle peine j’avais sur l’estomac toute la journée. Depuis, je suis revenu à ce maudit fort.
Dehors, le jour doit se lever. Mais dedans, il fait toujours nuit. Nous sommes enfermés dans le Fort de Tavannes. Malgré l’épaisseur des murs, on entend le canon qui tonne constamment et les obus pleuvoir sur le fort. Les murs tremblent. Il ne fait pas bon sortir par le tunnel d’entrée. Les boches le prennent pour cible. Malheur aux hommes qui l’empruntent pour nous ravitailler ou pour monter en ligne.
Nous sommes obligés de nous acheter des bougies si nous voulons écrire parce que dans le fort, il fait toujours noir et dehors c'est impossible de survivre à cause des obus.

Il faut rester comme ça pendant 10 jours comme si on était en prison avant la relève. Le jour avant d’arriver, il a été bombardé avec des gros obus le fort de Tavannes. On l’a esquinté. Avec une autre rafale comme celle là, il est foutu. Malheur à ceux qui seront dedans.
Je songe toujours au dernier jour de cette maudite guerre. Si je pouvais la voir en bonne santé, quelle joie ce serait pour moi de rentrer dans notre maison du Bruca.
Quant à moi, ma santé va bien pour le moment. Mille baisers. A toi pour la vie. Emile. »
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« Marcher à reculons sur une plage ne va en rien l’amener à soupçonner l’existence de cette inconnue. » (p. 167)
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