Ceux qui ont peur de parler écrivent.
Nous les hommes, ce qui nous lie, ce n'est pas d'échanger des confidences, c'est justement de se comprendre à demi-mots. (p. 87)
J'ai horreur des fêtes où je ne connais personne. Je ne sais pas comment me comporter parmi ces gens qui bavardent, qui rient et qui ont l'air de s'amuser comme des fous. Dans ce genre de situation, je suis particulièrement conscient de mon incapacité à parler de tout et de rien ou à répondre de façon adéquate aux questions qui entretiennent la conversation. Je préfère me planquer derrière la sono ou le comptoir. (p. 59)
Mon cœur bat fort. J’ai peur de ce que je sais par intuition : je suis l’amie d’une femme qui ne connaît pas de limites, qui fait des choses qui me dégoûtent, qui m’entraîne dans une aventure pouvant me coûter tout ce à quoi je tiens.
Mais en même temps, il se passe enfin quelque chose dans ma vie.
Je m’étonne de me sentir aussi détendu en compagnie de mes nouveaux voisins. C’est exceptionnel. Il est rare que je me sente à l’aise, sauf quand je suis seul dans mon bureau, devant mon ordinateur, à écouter ma musique préférée.
Où que je sois, au travail, dans ma belle-famille, à boire un coup après le foot en salle, je ressens toujours entre les côtes comme une boule de nerfs qui me brûle, juste au-dessous du sternum.
Mais pas ce soir.
J'ai parfois l'impression qu'Eva ne vit que pour le monde extérieur. Elle se définit par rapport à ce que les autres pensent d'elle, c'est pourquoi sa vie consiste à faire bonne impression sur son entourage. (p. 55)
Nous buvons des Bacardi Breezer, car selon lui la bière est imbuvable en combinaison avec l'ecstasy. Je suis sans cesse à l'écoute de mon corps, à l'affût du moindre picotement, mais il ne se passe rien. J'ai continuellement envie de pisser, c'est tout. Steef dit que c'est normal. Lui, il est très excité.
"J'ai l'impression de me trouver en dehors de mon corps. Je me vois assise, hochant la tête, sourire crispé, les bras croisé autour de la taille. J'aimerais m'échapper de ce vaudeville à deux sous. Mais je me rappelle dans quel but je le fais. La fin justifie les moyens."