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Critique de Krissie78


Dès le prologue c'est la claque. La traversée de la Méditerranée on croit savoir. Mais non, on ne sait pas. La suite du roman vous prend aux tripes. « Fuir, espérer, résister, survivre, sombrer ? ». Cinq chapitres, cinq uppercuts.

Plus qu'un roman policier c'est presque un documentaire sur un petit coin de notre pays que tout le monde veut / voulait ignorer. Calais. La jungle. Cette zone de non-droit organisée par le gouvernement français ou 10.000 migrants se sont entassés pendant des années, dans des conditions de vie indignes d'un pays civilisé. Pardon pour ce jugement.

Le récit du périple des migrants on croit le connaître. On a tous vu des images au journal télévisé. On a tous entendu parler de ces camps plus ou moins sauvages. On a tous l'image d'une masse d'hommes, mais aussi de femmes et d'enfants, dans la misère la plus profonde, ayant fui leur pays pour des raisons politiques ou économiques, en quête d'une vie meilleure. Olivier Norek leur donne un nom, un visage, une physionomie, une histoire à ces hommes, ces femmes, ces enfants qui campent dans "la jungle" à Calais ou au bord du périf à Paris. Ils cessent d'être une statistique pour redevenir des êtres humains broyés par la folie des hommes.

Il donne aussi une humanité à ceux qui font face à ces migrants, qu'ils soient policiers ou membres d'une association humanitaire. Il nous plonge au coeur de la violence qui naît du désespoir et de l'abandon, de l'absence de moyens ou du besoin de se protéger. Ils ont pour nom Adam qui a fui la Syrie et cherche sa femme Nora et sa fille Maya, Bastien, le flic dont la famille part en vrille suite à un deuil, Erika ou Ruben, les policiers qui essaient de ne pas sombrer dans la dépression causée par leur boulot, Julie ou Antoine qui accueillent et apportent aide logistique et administrative avec peu de choses et beaucoup de sourire, Ousmane, Wassim ou Ayman venu du Soudan, de Syrie, d'Afghanistan.

Le style, les mots sont percutants. Les larmes coulent. La honte est là. On ne sort pas indemne de ce roman. Comment reprendre sa petite vie tranquille après cette plongée dans le désespoir, l'absurdité, l'horreur.
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