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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après un premier passage remarqué dans la collection « Une Heure Lumière » du Bélial avec sa trilogie « La Maison des Jeux », Claire North revient en ce début d'année avec une autre novella, « Sweet Harmony ». L'autrice opte cette fois pour la SF et met en scène dans un futur plus ou moins proche une jeune femme d'une vingtaine d'années, Harmony Meads, qui vivait jusque là une vie de privilégiée dans les beaux quartiers de Londres. Certes, elle ne gagne pas une fortune en tant qu'agente immobilière, mais grâce à son fournisseur de santé Fulllife, elle dispose de quantité d'extensions qui, au moyen de nanos, sculptent son corps, le préservent et lui donnent un nombre considérable d'avantages qui lui permettront sans doute, à terme, de monter très haut. Seulement voilà, toutes ces extensions qui musclent, retirent la graisse, donnent un teint frais, des dents parfaites ou encore un maintien superbe, coûtent cher. Trop cher. Lorsque, un matin, la jeune femme se réveille contre toute attente avec un bouton sur le visage, elle apprend que l'entreprise Fullife a décidé d'arrêter la majorité de ses extensions (sauf celles qui préservent sa santé) et ne les réactiveront que lorsqu'elle se sera acquittée de la coquette somme qu'elle leur doit. Très vite, des désagréments totalement oubliés viennent se rappeler à son bon souvenir : cellulites, bourrelets, acné, mal de dos… Évidemment, cela va avoir un impact sur l'image qu'elle a d'elle-même, mais aussi sur sa carrière puisqu'on lui fait vite comprendre que, sans son physique de rêve bâti artificiellement, elle ne convient plus pour exercer dans une prestigieuse agence de la capitale londonienne. Une lente descente aux Enfers commence alors pour Harmony, qui est également rattrapée par tous les crédits à la consommation qu'elle avait contracté afin de se payer ses extensions.

La novella de Claire North est une satire ainsi grinçante de la dictature des apparences et de ce qu'elle peut nous pousser à faire. Tout est faux, chez Harmony, sauf sa détresse qui aura au moins le bienfait de lui faire prendre du recul sur ses choix de vie et sera à l'origine de rares moments de sincérité. le texte est habilement construit dans le sens où il alterne entre différentes périodes de la vie de la jeune femme que l'on découvre à la fois au moment du « drame » mais aussi avant, l'autrice remontant progressivement le fil de sa vie pour que le lecteur comprenne comment elle en est arrivée là. La perception que l'on a de l'héroïne change alors subrepticement à mesure que l'on découvre les circonstances dans lesquelles elle a souscrit toutes ces extensions, notamment une relation toxique avec un conjoint manipulateur et particulièrement odieux. Ces aller retour dans le temps renforcent le dynamisme du texte qui se lit d'autant plus rapidement que la plume de Claire North se révèle toujours aussi agréable. Harmony n'est pourtant pas une protagoniste très attachante : le désespoir et la colère la rendent agressive, elle est obnubilée par son image et son corps qu'elle souhaite parfait, et surtout elle porte un regard plein de mépris sur celles et ceux qui n'ont pas été capables, selon elle, de « s'augmenter » de façon aussi efficace et judicieuse qu'elle. La Haromny plus jeune, en revanche, suscite plus d'empathie au point que, quand bien même on sait parfaitement quel sera le chemin qu'elle empruntera, on espère malgré tout qu'elle parviendra à se sortir de sa situation en apparence inextricable. L'autrice nous donne finalement assez peu d'aperçus de la société du future dans laquelle évolue Haromny puisqu'elle se consacre exclusivement au parcours de son personnage, mais, celle-ci étant le reflet de son époque, on parvient à se faire d'elle une image assez précise. Avec beaucoup de mordant, Claire North dresse donc en filigrane le portrait d'une société cynique, uniquement focalisée sur l'apparence, où le corps peut être modifié à l'envie et est désormais lui aussi considéré comme un bien de consommation comme un autre.

Avec « Sweet Harmony », Claire North dresse le portrait d'une société futuriste glaçante dans laquelle les humains ont la possibilité de modifier leur corps à l'envie pour se rendre plus jeunes, plus beaux, plus charismatiques. A travers la descente aux Enfers d'une jeune femme engluée dans les crédits à la consommation et forcée de renouer avec son corps naturel, l'autrice nous propose une satire assez caustique de l'un des travers de notre société moderne, le culte de l'apparence.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Trop long, et un personnage central trop caricatural qui affaiblit le propos.

Cette novella d'environ cent-cinquante pages aurait fait une excellente nouvelle d'une vingtaine de pages au plus. Elle se fonde sur une unique idée, et est construite sur une alternance de chapitres au présent et d'analepses. Malheureusement, dès la fin du troisième chapitre (sur trente-cinq), on a compris "comment on a pu en arriver là", et malgré toute la qualité de l'écriture de Claire North, on finit par s'ennuyer un peu à la lecture des choix malheureux, pour ne pas dire stupides, de l'héroïne. Car il faut bien dire que cette pauvre Harmony fait systématiquement les mauvais choix de vie dans tous les domaines ou presque, avec une constance qui force l'admiration -- et donc, génère rapidement une forme d'ennui. On a plus souvent envie de la secouer que de la plaindre, on est confondu devant sa naïveté qui tourne parfois à la bêtise pure et simple, au point que le propos du récit en est affaibli : bien sûr, les marchands d'un illusoire bonheur fabriqué et leurs associés de l'argent facile et du crédit à la consommation passent sans état d'âme du prédateur au charognard. Mais Harmony, qui devrait n'être qu'une victime consentante comme nous le sommes tous à des degrés divers, acquiert rapidement le statut de pauvre gourde qui mérite plus ou moins ce qui lui arrive. Dommage, vraiment dommage, car il ne fait aucun doute que le comportement des prédateurs susnommés n'est, lui, pas exagéré.

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Objectivement tout fonctionne. La dérive d'Harmony, sa gloutonnerie pour ces nanabots qui soignent, assistent ou transforment. On l'accompagne dans ses hauts ses bas. le rythme est là, comme dans les autres North.
Mais Harmony me donne constamment envie de lui donner des baffes. C'est certainement l'effet souhaité. Ce n'était pas les émotions que j'espérai. Ou pas le moment idéal pour que je lise ce livre. Peut-être que dans des conditions différentes j'aurai éprouvé de la compassion.
Harmony manque aussi de dimension. Tout du moins, elle m'a paru monodirectionelle. Vouloir toujours la même chose, tout le temps.
Sweet Harmony fonctionne, donne une intéressante démonstration, mais ne m'a pas plu.
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Peut-être n'étais-je pas la lectrice idéale pour beaucoup de raison, en tout cas j'ai longuement réfléchis à la note tant les autres critiques sont dithyrambiques à son sujet.

Pourtant je n'ai pas été emballée par ce livre. le sujet, très intéressant et miroir de notre société actuelle de paraitre et de consommation, est traité avec finesse au début. de même que la relation avec Jiannis qui renvoie bien à cette toile qui se referme doucement sur sa proie.
Mais toute ces qualités ne gomment pas les nombreux défauts. L'héroïne est détestable et, même si la toute fin est cohérente, les derniers chapitres sont longs, lents, et brouillons.

La première partie du livre, fluide et bien écrite, mais ne m'a pas suffit à me faire oublier la deuxième partie (à partir des 2/3 du livre environ) où j'ai eu beaucoup de peine à comprendre ce que l'autrice voulait dire et où elle voulait m'emmener. A noter que j'ai lu la version VF et peut-être que cette sensation est lié à la traduction plus qu'à l'autrice.

En tout cas je n'ai été ni transportée, ni amusée, ni émue ... J'ai refermée le livre en me disant "Mmh, ok", sans émotion particulière.
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Un livre court, qui se lit vite, particulièrement acerbe envers une facette de notre société.

Le culte de l'apparence, la pression sociale et la marchandisation de la santé poussées à leur paroxysme, la descente aux enfers d'une jeune femme broyée par cette société et les dettes qu'elle a accumulé pour être la meilleure version d'elle-même, en apparence.
Une satire dont on ne ressort pas indemne si, en le lisant, on est un tant soit peu honnête avec soi-même. Car qui ne payerait pas un simple abonnement pour supprimer un défaut/complexe physique, un mal récurrent ou éviter des maladies ? de là, on peut se poser la question : jusqu'où irions-nous une fois l'application installée sur notre téléphone ? Dans un moment de faiblesse, ne pourrions-nous pas nous aussi céder à la tentation d'en vouloir toujours "un petit peu" plus? Ce serait si facile...
Ce n'est pas le livre de l'année, l'écriture n'est pas digne d'un joli classique, mais cette histoire continuera tout de même à me hanter quelques temps.
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Avec cette nouvelle de Claire North, on est dans du Black Mirror-like de très belle tenue ! Dans le futur proche notre corps est soigné/augmenté par des nanobots qui régule toute l'activité corporelle. On suit les déboires de la pauvre Harmony qui pourrait être n'importe qui d'entre nous. Ca fait peur en ce qui concerne le futur de la medecine et de l'espèce humaine mais gros plaisir de lecture.
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