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Citations sur Douze ans d'esclavage (52)

There was not a day throughout the ten years I belonged to Epps that I did not consult with myself upon the prospect of escape. I laid many plans, which at the time I considered excellent ones, but one after the other they were all abandoned. No man who has never been placed in such a situation, can comprehend the thousand obstacles thrown in the way of the flying slave. Every white man's hand is raised against him - the hounds are ready to follow on his track, and the nature of the country is such as renders it impossible to pass through it with any safety.
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Lorsqu’il m’avait vendu, Tibeats l’avait informé que je savais jouer du violon. Lui-même le tenait de Ford. Pressé par sa femme, maître Epps avait fini par m’en acheter un lors d’un séjour à La Nouvelle-Orléans. On m’appelait souvent dans la maison pour jouer devant la famille car maîtresse aimait passionnément la musique.

Quand Epps rentrait à la maison de cette humeur dansante, nous devions nous rassembler dans la pièce principale de la grande maison. Et quel que fût le degré d’épuisement et de fatigue, tout le monde devait danser. Je m’installais et jouais un air.

« Dansez, satanés négros, dansez », criait Epps.

La moindre pause, le moindre retard, les mouvements lents ou languissants étaient dès lors interdits ; il fallait être vif, animé, alerte. « Vers le haut, vers le bas, talon, pointe et on repart ». La silhouette corpulente d’Epps se mêlait à celles de ses esclaves sombres et se déplaçait rapidement dans le dédale des danseurs.

Il gardait généralement son fouet à la main, prêt à l’abattre sur les oreilles du serf présomptueux qui aurait l’audace de se reposer un instant voire de s’arrêter pour reprendre son souffle. Lorsqu’il était épuisé, on faisait une petite pause, très brève. Puis aussitôt, en faisant siffler, claquer et tournoyer son fouet, il criait de nouveau « Dansez, négros, dansez ! » et ils repartaient de plus belle, pêle-mêle, tandis qu’assis dans un coin et pressé de temps à autre par un coup de fouet cinglant, je faisais rendre à mon violon un air merveilleux et rapide.
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Ce n’est qu’à une heure très avancée de la nuit que les esclaves regagnent leurs quartiers, abattus et harassés par leur longue journée de labeur. Il leur faut encore allumer un feu dans leur cabane, moudre le maïs dans un petit moulin à bras et préparer le dîner et le déjeuner du lendemain. Ils n’ont droit qu’à du maïs et à du lard, distribués au séchoir à maïs et au fumoir tous les dimanches matins. Chacun reçoit comme ration hebdomadaire trois livres et demie de lard et assez de maïs pour obtenir un picotin de farine. Rien d’autre : ni thé, ni café, ni sucre et, à l’exception d’une petite pincée de temps à autre, pas de sel. Après dix années passées chez M. Epps, je peux assurer qu’aucun de ses esclaves ne risque de succomber à la goûte, causée par une vie d’excès. M. Epps nourrissait ses porcs au maïs égrené tout en faisant jeter à ses « nègres » du maïs en épi. Il pensait que les premiers engraisseraient plus vite si le maïs était égrené et imbibé d’eau, tandis que les seconds risquaient de devenir trop gros pour travailler s’ils recevaient la même nourriture. M. Epps était très calculateur et, ivre comme à jeun, il savait s’occuper de ses bêtes.
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They are deceived who flatter themselves that the ignorant and debased slave has no conception of the magnitude of his wrongs. They are deceived who imagine that he arises from his knees, with back lacerated and bleeding, cherishing only a spirit of meekness and forgiveness. A day may come - it will come, if his prayer is heard - a terrible day of vengeance when the master in his turn will cry in vain for mercy.
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[incipit]

Having been born a Freeman, and for more than thirty years enjoyed the blessings of liberty in a free State - and having at the end of that time been kidnapped and sold into Slavery, where I remained, until happily rescued in the month of January, 1853, after a bondage of twelve years - it has been suggested that an account of my life and fortunes would not be uninteresting to the public.
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Pas une fois, au cours de cette interminable journée, je n’en suis arrivé à la conclusion que l’esclave du sud, bien nourri, bien habillé, bien fouetté et bien protégé par son maître est plus heureux que l’homme de couleur, citoyen libre du nord. Et depuis, je n’en suis toujours pas arrivé à cette conclusion. Cependant, même dans le Nord, il ne manquera pas d’hommes charitables et bien intentionnés pour déclarer que j’ai tort et pour trouver des arguments à l’appui de cette affirmation. Hélas ! Ils n’ont jamais bu, comme moi, la coupe amère de l’esclavage.
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J'aspirais à la liberté mais la chaîne de l’oppresseur m'étouffait. Et on ne pouvait pas la desserrer.
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Je n'avais pas encore conscience de l'étendue de «''l'inhumanité de l'homme envers l'homme'', ni du degré infini de cruauté qu'il est prêt à atteindre par amour du gain.
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Certains pensent à tort que l’esclave ne comprend ni le mot ni l’idée de liberté. Pourtant, même à Bayou Bœuf où l’esclavage se rencontre selon moi sous sa forme la plus abjecte et cruelle – où on lui voit des traits inconnus dans les Etats situés plus au nord – les esclaves les plus ignorants comprennent en général parfaitement son sens. Ils n’ignorent pas les privilèges et les exemptions qui l’accompagnent. Ils savent qu’elle leur permettrait de conserver le fruit de leur labeur et leur garantirait la jouissance du bonheur domestique. Ils ne manquent pas de remarquer l’écart entre leur propre condition et celle du plus cruel des Blancs, ni de mesurer l’injustice de lois qui confèrent à ce dernier le pouvoir non seulement de s’approprier les profits de leur travail mais aussi de leur infliger sans raison des châtiments qu’ils ne méritent pas, sans qu’ils disposent du moindre recours ni du droit de résister ou de protester.
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Les couches les plus moelleuses au monde sont inconnues dans les cabanes en bois des esclaves. Celle sur laquelle je m’allongeais jour après jour mesurait douze pouces de large sur dix pieds de long. Mon oreiller était un rondin. La literie, une couverture grossière, sans autre guenille ni chiffon. On aurait pu employer de la mousse mais elle est vite infestée de puces.

La cabane est construite en rondins, sans plancher ni fenêtres. Celles-ci sont d’ailleurs inutiles car les espaces entre les rondins laissent passer suffisamment de lumière. En cas d’orage, la pluie pénètre à l’intérieur, rendant la cabane inconfortable et désagréable. La porte rudimentaire repose sur de grandes charnières en bois. Une cheminée malcommode occupe une extrémité de la pièce.
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