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Citations sur Douze ans d'esclavage (52)

Il y a sans doute des maîtres compatissants, comme il est certain qu'il y en a d'inhumains. Il y a sans doute des esclaves bien habillés, bien nourris, comme il est certain qu'il y en a des déguenillés, affamés et misérables. Néanmoins, une institution qui tolère autant de torts et d'inhumanité que j'en ai observé est une institution cruelle, injuste et barbare.
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L’esclave craint d’être surpris à la traîne, d’approcher l’égreneuse avec son panier de coton le soir venu, de ne pas se réveiller à temps le matin suivant quand il se couche. Cela est le tableau fidèle, véridique et sans exagération de la vie quotidienne de l’esclave à la saison de la récolte du coton, sur les rives du Bayou Bœuf.
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Cet espoir qu’on vienne me secourir avait été la seule flamme à réchauffer mon cœur. Elle tremblait désormais, amoindrie et faible. Un autre souffle de déception et elle s’éteindrait une fois pour toutes, me laissant avancer à tâtons dans les ténèbres jusqu’à la fin de mes jours.
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Lorsque la journée est terminée dans les champs, les paniers sont « totalisés », c’est à dire transportés à l’égreneuse, pour la pesée. Même l’esclave le plus las et le plus exténué, même celui qui ne pense qu’à dormir et à se reposer ne s’avance jamais vers l’égreneuse avec son panier de coton sans être terrassé par la peur. S’il n’a pas cueilli le poids requis, s’il n’a pas accompli la tâche qui lui était assignée, il sait qu’il va souffrir. Et s’il a dépassé le poids de dix ou vingt livres, son maître réajustera vraisemblablement la tâche du lendemain en conséquence. Qu’il ait donc récolté trop ou trop peu de coton, il s’approche toujours de l’égreneuse avec effroi et en tremblant. Le plus souvent, la cueillette est insuffisante et les esclaves n’ont pas envie de quitter les champs. À la pesée succèdent les coups de fouet. On transporte ensuite les paniers jusqu’au hangar à coton et leur contenu est mis à l’abri, comme le foin. Tous les ouvriers doivent piétiner le coton pour le tasser. S’il n’est pas sec, au lieu de l’emporter aussitôt à l’égreneuse, on l’étale sur des claies de deux pieds de haut et de six de large, couvertes de planches et séparées par d’étroites allées.
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Capturer des fugitifs constitue parfois un bon moyen de se faire de l’argent. Après avoir signalé leur arrestation, si aucun propriétaire ne se présente, on les vend au plus offrant. De toute façon, même si l’on vient à réclamer le fuyard, celui qui l’a arrêté reçoit une récompense. C’est pour cette raison que le « pauvre Blanc » -ainsi désigne-t-on ce genre de vagabonds- considère comme un présent de Dieu la rencontre d’un nègre inconnu dépourvu de laissez-passer.
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Une histoire sordide, brutale, violente sur la plus dure des privations, celle de la la liberté . Mais une histoire vraie, vécue et racontée par celui qui l'a vécu. Sans filtres, juste des faits mais qui semblent être d'un autre temps. Et pourtant 1841 n'est pas si loin.
Un livre à lire, à avoir, comme pour travailler le devoir de mémoire. Pour que ces hommes et femmes arrachés à leur terre et leurs descendants spoliés de toute filiation ne sombrent pas dans l'oubli.
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« Je n’ai que faire du ciel,
Après avoir été opprimée par ce monde,
Le seul paradis qui me corresponde,
C’est le repos, le repos éternel. »
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Pour être contremaître, les qualifications requises sont une absence de cœur totale, de la brutalité et de la cruauté. Son seul objectif est d'obtenir de larges récoltes, peu importe le degré de souffrance infligé du moment qu'il l'atteint.
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Il m'est arrivé bien souvent dans ma vie d'infortune de songer avec joie à la mort comme à la fin de mes souffrances terrestres, à la tombe comme au repos de mon corps las et brisé. Pourtant, lorsque sonne l'heure du danger, de telles pensées s'évanouissent. Aucun homme, en pleine possession de ses moyens, ne peut rester impassible face à la "reine de l'épouvante". Toute créature tient à la vie ; le ver qui rampe sur le sol n'hésitera pas à défendre la sienne. Et moi, à cet instant précis, je tenais à la mienne, aussi asservi et maltraité que j'étais.
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L'existence de l'esclavage dans sa forme la plus cruelle a tendance à rendre violents les hommes qui l'observent, même les plus compatissants. À force d'assister jour après jour à la souffrance humaine, d'écouter les cris déchirants de l'esclave, de voir son corps qui se tord de douleur sous les coups impitoyables du fouet, mordu et déchiré par les chiens, de la laisser mourir sans soin, de l'enterrer sans linceul ni cercueil, comment ne pas devenir cruel et indifférent à la vie humaine ? On ne peux pas en attendre moins d'eux. Certes, il y a beaucoup d'hommes bons et charitables dans la paroisse d'Avoyelles - des hommes comme William Ford, qui peuvent avoir pitié de la souffrance d'un esclave -, autant qu'il y a, dans le reste du monde, d'âmes compatissantes et sensibles qui ne sont pas indifférentes aux souffrances des créatures à qui le Tout-Puissant a donné la vie. Ce n'est pas tant la faute du propriétaire d'esclaves s'il est cruel, que celle du système dans lequel il évolue. In ne peut pas résister à l'influence des coutumes et des groupes qui l'entourent. On lui a montré dès son plus jeune âge que le bâton était destiné au dos de l'esclave, il est donc difficilement en mesure de faire évoluer ses opinions une fois l'âge adulte atteint.
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