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Critique de belcantoeu


Curieux comme Amélie Nothomb divise! Quelqu'un a-t-il une explication? Moi, j'ai adoré la richesse du vocabulaire et des expressions, la créativité, l'humour, l'originalité du sujet, le style direct et sans remplissage ennuyeux. C'est le récit autobiographique d'une fille de 7 ans qui décrit son univers. "J'avais 7 ans. Ces 84 mois m'avaient paru interminables". Son père diplomate passe du Japon à la Chine. Plus tard, "mon père apprit son affectation à New York. Je rendis grâce à Christophe Colomb". "Au Japon, il y avait l'air conditionné, en Chine (ça n'existe pas, il y a) des ventilateurs. Je ne me me souvenais pas d'avoir vu ces végétaux plastifiés au Japon. Un pays communiste est un pays où il y a des ventilateurs" conclut-elle, et "la neige est la seule chose qui peut cacher la laideur de Pékin". Les enfants de diplomates sont regroupés dans une sorte de ghetto coupés des Chinois, et passent leur temps à se faire la guerre. L'auteure décrit finement la cruauté des enfants en bande. "Les Français nous demandaient de parler belge et mentionnaient souvent un inconnu dont le nom - Pompidou - déclenchait mon hilarité". La Chine, empire du milieu, "moi, je pourrais aller où je voulais, le centre du monde me suivait à la trace". A propos de la paix et de la guerre, derrière l'humour, Amélie Nothomb a des pressentiments: "Les périodes de paix aboutissent toujours à de nouvelles guerres. Tandis que les guerres se soldent généralement par des périodes de paix", et "Personne n'est indispensable, sauf l'ennemi" ou encore "La seule sincérité de la guerre est celle qu'on ne dit pas: si on fait la guerre, on trouve toujours une noble cause aux beaux yeux". J'ignore si Poutine et Hitler approuveraient. Parmi les victimes de sa bande de gosse, il y avait les petits Allemands de l'est à qui on chipait le contenu des pots de yaourt pour remplacer le contenu: "Pour pisser dans les yaourts des Allemands, il faut être un garçon", et pourtant, il se trouva une fille qui y arrivait aussi en visant juste! et qui força l'admiration À propos de la différence des sexes, perçue à 7 ans, "Seules les petites filles étaient parfaites. Rien ne saillait de leur corps, ni appendice grotesque ni protubérances risibles" Les femmes et les petites filles ne sont pas du même sexe, ça ce voit à l'oeil nu, mais "À l'âge de 14 ans, j'allais changer d'avis sur ce point". À propos de l'avenir, "demandez à un enfant ce qu'il veut faire plus tard est aussi stupide que de demander à un funambule ce qu'il ferait s'il était comptable". Il y a aussi une rivalité avec la petite Elena qui "regardait juste assez pour voir qu'elle était regardée... En un seul regard, on sentait qu'aimer Elena serait à la souffrance ce que Grévisse est à la grammaire française". Et ce feu d'artifice se poursuit sur 123 pages. On ne s'ennuie jamais, mais comment comprendre les esprits chagrins qui passent à côté?
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