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Critique de Zoeprendlaplume


Allez, après le semi-flop de Déracinée, je ne souhaitais pas m'avouer vaincue.
Filons pour la fileuse d'argent ! Saison idéale, ambiance hivernale slavisante avec contes russes que j'adore, là cette fois, je le sentais bien.

De quoi ça cause ?
De trois jeunes femmes, Wanda (pas le poisson - pardon, je n'ai pas pu m'empêcher), Irina et Miryem. Miryem est fille de prêteur, bien trop gentil avec ses obligés. L'argent ne rentre pas (c'est ballot pour un prêteur). Pour rembourser les dettes de sa famille, Wanda vient travailler avec Miryem, qui prend les choses en main. Mais à force de trop ramasser, elle attire l'attention du seigneur Staryk, avide d'or. Là voilà embarquée dans un pacte avec lui...
En parallèle, Irina se voit mariée au Tsar, qui est comme Joker : il a deux visages.
Le destin des trois femmes va se retrouver emmêlé dans de bien sombres histoires...

Alors, prenons les choses dans l'ordre. Parce que bon, vous avez vu la note, vous avez donc compris que la mayo n'a pas pris. Et pour le coup, j'ai trouvé des trucs vraiment problématiques.

D'abord le ressenti :
Ambiance hivernale : check. Par contre, niveau chaleur du récit à écouter au coin du feu : pour moi, 0. Je me suis caillé les miches pendant tout le bouquin, les persos sont trop pauvres pour allumer un pauvre feu, et j'ai trouvé ce froid glacial repoussant.
Personnages : froids comme la glace et rigides. Miryem ce n'est pas la fille avec qui j'aurais envie d'engager une conversation. Wanda est aussi passionnante qu'un poisson rouge dans un bocal et Irina... son évolution éclair (de la gamine timorée à la badass en chef menant son tsar à la baguette) ne m'a pas convaincue.
Histoire : histoire, mais quelle histoire ? sais pas, j'ai pas vu. A la moitié du bouquin, je me demandais quand Miryem allait arrêter de changer ses piécettes en or, parce que ça commençait à devenir lassant à la longue.

Voilà pour le côté subjectif. En fait, j'ai l'air d'être vache. Mais il faut dire que je n'ai pas donné toutes les chances à ce bouquin. Lu trop vite après Déracinée, et surtout, lu après le coup de foudre immense que j'ai eu avec La trilogie d'une nuit d'hiver de Katherine Arden. Toujours difficile d'embrayer après un énorme coup de foudre. Bref, la fileuse d'argent partait mal.


Pour les points plus formels et plus objectifs, j'ai relevé plusieurs problèmes effectivement.

D'abord, l'alternance des points de vue. Pour que ça marche, il d'abord faut pouvoir identifier qui parle grâce à un style et un langage bien spécifiques et propres à chaque personnage. Là, quelle misère pour discerner qui parle entre les trois jeunes femmes !
Ensuite, il faut comprendre pourquoi telle alternance, et quel intérêt de celle-ci. Les trois jeunes femmes, je veux bien. Mais pourquoi intégrer comme un cheveu sur la soupe un chapitre du point de vue du tsar, de la nounou ou du frère cadet de Wanda ? Je n'ai pas eu le sentiment que ça apportait grand chose, sinon de la cacophonie; Rien de pire pour un choeur.

Ensuite, récit choral au passé. Hum. Je me suis interrogée sur point. Qu'est ce que ça apporte ? Un témoignage ? non. Une immersion dans l'esprit des personnages ? Non plus, on est dans du factuel quasiment tout du long. Un aperçu sur un fait, du point de vue de plusieurs persos ? Oui, mais dans quel but, quel message et pour qui ?
J'ai eu la désagréable sensation que cette alternance chorale n'était créée que pour donner au récit le rythme que l'intrigue n'apportait pas. Sauf que ça ne marche pas fort bien, je n'ai pas réussi à rentrer dans le roman qui pour moi ne tient pas debout ainsi.

Et dernier problème : Les temps. Un récit au "je" et au passé doit clairement distinguer le temps de l'histoire et le temps où l'on raconte. L'histoire semble se dérouler sur plusieurs mois, on ne peut donc pas trouver des "maintenant" ou des "lundi dernier" dans la bouche des personnages qui racontent. Encore moins du conditionnel présent, ou du subjonctif présent dans les subordonnées du récit. Ce souci de temporalité conjugué à une concordance des temps malmenée amène ainsi une confusion entre les deux temps. Ca ne tenait déjà pas trop debout pour moi, là ça s'est complètement écroulé.


Bref, une grande perplexité encore une fois. Alors pourquoi j'ai mis 2 ? C'est vrai qu'à la lecture de ce retour, on pourrait se demander pourquoi je n'ai pas mis qu'une seule étoile.
Bah parce que mine de rien, je l'ai lu sans trop d'effort ce bouquin. Il m'a permis de m'endormir plus tôt le soir, j'aime bien la neige, j'ai aimé aussi les raclées que nos trois dames mettent de temps en temps dans la figure de leurs bonhommes mal dégourdis. le grand méchant je l'ai trouvé long à venir, mais il m'a beaucoup divertie par son côté bouffon (pas sûre que c'était l'effet recherché), et puis j'ai été ravie de le terminer.

Bon, j'ai tenté deux fois Naomi Novik, je sais qu'on dit "jamais deux sans trois", mais là non, ça va aller, merci bien.



Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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