ô surprise!, ce roman n'est pas ce que peut laisser penser le résumé de la 4e de couverture. Pas triste, pas sirupeux, pas larmoyant, loin de là. le ton est plutôt à l'humour, parfois noir mais pas toujours, et vire sur la fin au délire façon déjanté, il faut bien le dire ! On se surprend plus d'une fois à rire, ce qui, au regard du sujet peut paraître surprenant !
Ce n'est pas le cancer qui décide Ellen à rejoindre l'Irlande, mais plutôt un mari volage. Elle y rencontre par hasard Martin Aitken, flic dépressif suite à la mort de son fils, enterré à
Inishowen. C'est justement sur cette péninsule du Donegal qu'habite la mère naturelle d'Ellen.Celle-ci cherche à la rencontrer avant qu'il ne soit trop tard. Cela ne l'empêche pas de de cacher la vérité à Martin sur son état de santé et d'inventer une histoire incroyable afin qu'il ne se fasse pas d'illusions à son sujet : (elle déclare être religieuse depuis la mort de son mari)… jusqu'à ce que le pot aux roses soit découvert !
O'Connor peint l'Irlande des années 90 avec délice, loin du lyrisme pastoral, et l' « irlanditude » telle que la voit les Américains. C'est aussi l'occasion pour lui d'évoquer un fait de société peu connu et encore douloureux dans l'Irlande d'aujourd'hui : l'abandon des enfants par les filles-mères, sous pression des familles et surtout de l'Eglise. Ces enfants furent envoyés dans des familles américaines d'origine irlandaise pour y être élevés…