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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
[ Whisky et Guiness ]

Non le blues ne vient pas du Mississipi, non les romans noirs ne sont pas l'apanage des américains.
Avec Colin O'Sullivan, tout est irlandais et c'est incroyablement beau, subtil et poétique.

Ce livre attendait patiemment dans ma PAL depuis sa sortie en poche. Il était bien caché, il ne faisait pas de bruit, serein, il savait que son heure viendrait et que j'en sortirai émue.

On pourrait croire qu'il ne se passe rien à Killarney, mais c'est sans compter sur la noirceur vivace de la réalité.
Dans cette jolie ville touristique irlandaise, il y a des averses, le soleil parfois et puis, les nuages qui s'amoncellent et encore des averses. le soleil ne reste jamais longtemps à Killarney.

La vie, la mort, les âmes perdues.... Un roman très touchant, un texte pudique et bouleversant, empreint d'une sombre mélancolie. Un parfait équilibre entre émotion et énergie qui prend à la gorge et ne vous lâche plus.
C'est à découvrir absolument pour les amateurs du genre.
Quand je pense que c'est un premier roman...
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Je suis tombée sous le charme de ce beau roman sombre et mélancolique, porté par le souffle du blues. Tristesse, misères et souffrances dans un beau coin d'Irlande. A Killarney, Bernard Dunphy est jarvey, conducteur de calèche pour les touristes. Véritablement passionné de blues, il aime sa mère, sa jument Ninny et son « ami » d'enfance Jack ; mais surtout la belle Marian – elle, moins. Bernard, héros atypique et magnifique, est sans doute atteint du syndrome d'Asperger. Même avec une dent en moins et un éternel manteau noir un peu puant, il illumine véritablement ce roman. Talent.

L'écriture de Colin O'Sullivan est douce et inspirée, mais il n'hésite pas à glisser dans le brutal. Il écorne les clichés et les faux semblants et donne à voir derrière les miroirs, ces champs de bataille où certains se perdent, où les démons gagnent. Ce roman, plus qu'un rythme, a véritablement une âme. le bluesman Robert Johnson n'a pas hésité à vendre la sienne au diable. Il en est question ici aussi, du diable, de la destinée. Personne, dans Killarney Blues, n'est tout à fait ce qu'il semble être.

Une très belle lecture, vraiment. En prise avec l'époque (« le Tigre celtique est bien mort, sa carcasse en putréfaction enlisée dans les tourbières noires. A la place du tigre se trouve un chaton qui miaule, rachitique et nerveux, prêt à déféquer »), ces deux jours dans la vie de Killarney contiennent aussi le passé et de nombreuses autres vies, complexes et esquissées dans une narration en italique, des retours dans le temps, comme une ligne musicale différente, dont la voix prendrait à mesure une importance cruciale. Killarney Blues est un roman noir – mais pas que -, aux confins de l'amour, du désir et de la perte.

« le blues parle de la souffrance. Et les irlandais en connaissent un rayon là-dessus. »

Un grand merci aux éditions Rivages pour ce partenariat.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Je découvre la plume de Colin O'Sullivan avec Killarney Blues : un très beau roman noir !

Les éditions Rivages viennent de publier ce roman noir qui aurait très bien pu être écrit par un américain, nous sommes ici dans de la pure littérature irlandaise mais on retrouve tous les codes du roman noir américain. Je me suis plongée à corps perdu dans ce récit dramatique et terriblement émouvant.

Le point fort essentiel de ce livre repose sur son personnage central : Bernard Dunphy. C'est un protagoniste unique dans ce genre, une personnalité que l'on retrouve rarement dans le roman noir (il m'a fait penser à Danny dans Deep Winter de Samuel W. Gailey) : un être doux, sensible, gentil, touchant, simple et altruiste. On ne peut qu'aimer cet être qui apporte de la lumière et de l'espoir dans une histoire sombre et tragique.

Les autres protagonistes de Killarney Blues sont plus complexes sans que cela soit manichéen : ils ont des parts d'ombre parfois quasi omniprésentes comme Jack mais cela n'est pas sans raison... On suit cette histoire en ayant peur d'un drame à venir, des révélations qui ponctuent le récit, des scènes violentes qui arrivent sans prévenir. C'est un roman noir vraiment original car il sait conter une histoire sombre sans avoir peur de mettre en exergue des émotions positives.

En définitive, un roman noir émouvant, tragique qui est menée d'une main de maître !

Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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A Killarney, petite ville au sud-ouest de l'Irlande, Bernard Dunphy propose aux touristes des promenades en calèche. le jeune homme est passionné de blues, comme l'était son père qui l'a initié à la guitare et qui est mort il y a bien des années. Depuis sa plus tendre enfance, Bernard est différent. Il préfère la solitude et le blues. Dans sa chambre, il aime à composer et enregistrer des morceaux dont il confie un exemplaire à Marian, celle qu'il aime depuis toujours mais qui l'ignore. Dans cette petite ville où tout le monde se connaît et se côtoie, notamment dans les pubs, un drame va survenir qui va transformer Bernard…

« Killarney blues » est un roman de l'auteur irlandais Colin O'Sullivan, artiste qui est venu progressivement à l'écriture. Après avoir publié des nouvelles et des recueils de poésie, il s'est tourné vers l'écriture de romans. « Killarney blues » est son premier roman.
Ce roman noir offre une expérience de lecture bouleversante. Si les clés de l'intrigue puisent dans des ressorts classiques, la construction de celle-ci ainsi que le style lui donnent une réelle densité et profondeur, en résonance avec les paysages magnifiques de cette région du bout du monde. D'emblée, le charme opère et l'histoire nous aimante tant et si bien qu'on ne peut lâcher l'oeuvre avant de connaître la fin.
Avec une empathie très fine, l'auteur sait rendre les paysages intérieurs des protagonistes, notamment ceux de Bernard, ce jeune homme atypique aux côtés duquel chemine le lecteur. Et si l'intrigue reste résolument noire, marquée de drames et traumatismes, l'auteur évite l'écueil d'une narration sordide grâce à un sens de l'humour à propos, des descriptions aux résonances poétiques, notamment avec le blues, et une grande pudeur avec laquelle il rend les protagonistes, en particulier Bernard. La douleur, les secrets et drames de l'existence ne sont jamais loin, pour autant, l'écriture particulière vient en atténuer l'impact, à l'image des brumes tenaces sur les escarpements rocheux d'Irlande qui parviennent à estomper les contours les plus rudes des paysages.
Le roman marqué par le contraste entre l'innocence de Bernard d'une part, la vision joyeuse qu'il a de sa ville, des gens qui l'entourent même s'il s'efforce de taire en lui des souvenirs douloureux venant de loin et la noirceur de l'existence de ses habitants, d'autre part : parmi les protagonistes, on trouve Jack, brute épaisse tant sur les terrains de foot que dans le lit des filles ; John, le père de Bernard, retrouvé noyé dans un lac ; Marian et ses deux amies, Mags et Cathy, qui diluent dans les pintes des pubs leurs espoirs impossibles, notamment la quête de l'homme idéal, et prennent, irrémédiablement, de l'âge.
Il ressort de « Killarney blues » une douceur infiniment triste qui enveloppe les paysages d'une pluie et d'un brouillard tenaces. Et même quand le soleil brille et que la beauté des lieux se fait jour, les autochtones savent bien que celle-ci reste éphémère. A l'image de Bernard, on ressort de ce drame bouleversé, transformé. Un très beau moment de lecture.
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