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Critique de larmordbm



Fan de JCO, je n'ai pas été emportée cette fois-ci par Babysitter et n'ai pas réussi à accompagner les errements de Hannah, jeune bourgeoise des quartiers chics de Detroit, mère de deux enfants, mariée à Wes, cadre prometteur qui la délaisse.
L'action se situe à la fin des années 70, dans la banlieue huppée de cette grande ville industrielle, où les femmes désoeuvrées se retrouvent pour partager les activités d'organisation des galas de bienfaisance.
Hannah qui s'ennuie dans son couple est approchée, lors d'une soirée caritative, par un homme qu'elle ne connaît pas. Elle se laisse rapidement séduire et se retrouve bientôt avec lui, à deux reprises, dans une chambre au soixante et unième étage d'un luxueux hôtel de la ville. Les deux rencontres ne se passent pas bien et n'ont rien de romantique ; elles sont plutôt vécues par Hannah comme des agressions sexuelles mais pour autant, elle tombe sous la coupe de ce mystérieux personnage, dont elle ne connait pas le nom, le domicile ou la profession.
En parallèle de cette aventure qui laisse un goût âcre à notre héroïne, se déroulent , à proximité, des rapts et des meurtres d'enfants commis par un inconnu surnommé Babysitter dont on suppose rapidement qu'il pourrait avoir un lien avec le séducteur de Hannah.
Je ne narrerai pas plus avant, ni la descente aux enfers de la femme infidèle, négligée par son mari, aux prises avec un individu énigmatique aux desseins obscurs, ni l'histoire et le passé du tueur d'enfants qui sévit dans les beaux quartiers. L'articulation de ces deux récits qui auraient mérité des développements indépendants, retire, à mes yeux, de la crédibilité à l'ensemble.
Alors bien sûr, on retrouve dans Babysitter, toute l'acuité de Joyce Carol Oates, le regard affuté qu'elle porte sur cette société américaine de la fin des années soixante-dix, marquée par la violence des conflits raciaux et des rapports de classe, sur le désarroi des femmes riches, oisives, qui se perdent dans les illusions de la consommation et des relations extra-conjugales, sur la bien-pensance et l'hypocrisie de l'élite riche . On retrouve également son extraordinaire capacité à sonder et à nous faire partager l'angoisse existentielle d'une femme qui revit inlassablement, dans ses relations avec les hommes, l'emprise d'un père tyrannique.
Mais cela ne suffit pas à nous faire apprécier ce livre qui est sûrement un bon thriller mais qui souffre de trop de longueurs, de répétitions, d'invraisemblances et d'une construction bancale hésitant entre plusieurs scénarios. Il y a peut-être aussi de ma part, une lassitude à lire cette autrice que je connais trop bien et à qui je reproche de ne pas écrire que des chefs-d'oeuvre.
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