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Critique de VABO1


Ce recueil de quatre nouvelles, dont certaines sont suffisamment longues pour constituer un roman, a pour unité une atmosphère dérangeante et malsaine, où les femmes sont prisonnières tant de leur "innocence, c'est à dire l'ignorance" que de l'emprise qu'exercent les hommes sur elles.

La structure des trois premieres nouvelles est quelque peu similaire : une accroche mise en exergue ou bien un élément qui permet d'éclairer le denouement. Elles ont en commun une forme de suspens, mais surtout un malaise grandissant, dans un récit qui oscille entre imaginaire et réalité triviale. Les hommes n'y sont pas à leurs avantages : Égoïstes, violents, imbus d'eux-mêmes, predateurs sexuels, manipulateurs, obsédés, assassins...

Nouvelle : Cardiff, près de la mer
La recherche des origines pour une personne adoptée est forcément un remaniement psychique destabilisant. Elle fait la découverte d'une famille décimée, dont elle est la seule survivante. C'est une irruption brutale dans sa vie, qui la conduit à creuser dans cesse cette question : ai-je été aimée ?
La fin de la nouvelle reprend en partie le début et laisse perplexe. A t'elle vraiment décroché le téléphone fixe et répondu à l'avocat Fisher, lui annonçant quelle héritait à Cardiff de sa grand mère ? A t'elle vécu ou fantasmé ce periple vers ses origines ? Renonce t'elle a son héritage (dans sa double acceptation patrimoniale mais aussi identitaire)?

Nouvelle Miao Dao :
l'adolescence est une période où un double identitaire peut permettre de survivre aux pressions et harcèlement. Ce double est parfois doux comme une chatte blanche ou furieux et dangereux comme un lynx.

Nouvelle: comme un fantôme 1972
Alyce n'est pas au pays des merveilles! Étudiante brillante, enceinte de son chargée de cours, homme profondément égoïste et narcissique, elle pense trouver de l'aide auprès d'un professeur poète, qui peut être trouve plus de réconfort à sa présence et à son talent (alors que le sien s'étiole) qu'il ne pourra lui en donner en retour.

Nouvelle : l'enfant survivant.
Elizabeth, nouvellement mariée, essaye de tisser un lien avec son jeune beau fils, épargné par le suicide et infanticide de sa mère, célèbre poétesse probablement bipolaire. L'anxiété règne dans cette maison où la presence/absence de la morte créé une fascination morbide, quand le mari n'apparaît plus sous son meilleur jour.

Joyce Carol Oates est particulièrement douée pour distiller doute et tension psychique.
Un très bon livre qu'on peut entrecouper d'autres lectures puisque ce sont des nouvelles.
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