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Critique de gromit33


Quand on pense Carthage, on ne pense pas à une petite ville américaine mais c'est pourtant le lieu de ce roman de JC Oates.
Beaucoup de clins d'oeil à l'antique dans ce texte : le nom de la ville, de certains personnages, la structure du texte, des réflexions philosophiques (les paradoxes de Zenon, à Socrate "mieux vaut ne jamais aître, c'est la sagesse la plus ancienne" (p465)..)
Dans la première partie, nous sommes dans un roman policier où une jeune fille, Cressida, (tiens tiens, une héroïne tragique de la guerre de Troie) disparaît et sa famille va la rechercher. Cressida est la plus jeune fille de Zeno Mayfield (Zeno vient de Zeus (tiens tiens !!), ancien maire de la ville et Arlette, sa mère, d'abord une "simple" femme au foyer et qui va prendre une plus grande place dans la vie sociale. Il y a aussi la soeur aînée, Juliet, la jolie de la famille, qui vient de rompre ses fiançailles avec Brett, le beau caporal qui revient broyé de la guerre et il devient d'ailleurs l'un des suspects de cette disparition.
Divisé en trois partie (perdue, exil, le retour), ce roman est une tragédie avec une trame mythologique mais bien ancrée dans la modernité : JCO nous décrit la vie américaine actuelle, la vie dans une petite ville de province, la vie aux Etats Unis après le 11 Septembre, avec ces jeunes gens qui décident de s'engager et qui vont revenir broyés de cette quête du bien contre la mal. JC Oates nous parle aussi de la place des femmes dans la société, la place des petites filles, des jeunes femmes, des mères. de beaux portrait jalonnent ce texte.
Nous nous attachons à cette famille et à ces différents personnages, leurs doutes, leurs questionnements.
Des découvertes pour moi aussi :
le travail du peintre Escher, dont Cressida est très fan et qui va influencer ses peintures.
Certaines notions philosophiques : le gestaltisme, une psychologie de la forme, les paradoxes de Zenon, des références littéraires, qui donnent envie de les lire (que ce soit de la littérature nord américaine classique : de belles pages sur le mythe de Frankestien (sujet d'étude de Cressida), d'écrivains nord américains (Upson Sinclair, Willa Cather)..
Mais c'est surtout un sacré roman, avec du suspense, de la psychologie, et beaucoup de thèmes – la violence, la faute, la culpabilité, le pardon… – jalonnent ce texte.







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