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Critique de bdelhausse


C'est au moment d'écrire ma critique que "j'apprends" que Nulle et Grande Gueule est un roman pour adolescents. Et je réalise que je m'en suis toujours un peu douté dans le cours de ma lecture.

En fait, je comprends alors le malaise qui me gagnait à mesure que je progressais dans le livre. Je ne dévoilerai rien, mais tout s'explique... On ne peut écrire pour des adolescents comme on écrirait pour des adultes. Et on ne peut clore une telle histoire de la même manière... "happy end vs. fin tragi-logique"... dirais-je.

Il y a deux parties dans ce roman. L'auteure pose les bases solides de son drame dans la première moitié. Nous sommes dans une Amérique traumatisée par le 9/11. On ne blague pas avec le terrorisme et Matt l'apprend à ses dépens. Puis le rouleau compresseur de la rumeur se met en marche. J.C. Oates décrit tout cela à la perfection. Les rumeurs, les haines, les convenances, les choses "qui se font" et celles "qui ne se font pas". En fait, l'auteure est à l'aise car, même si la narration est centrée sur deux ados, on est dans le monde des adultes. Et l'auteure est en pays de connaissance.

La seconde partie nous parle du rapprochement entre deux ados "que tout oppose"... sauf que le lecteur a déjà bien compris qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Au-delà de ces poncifs et de l'habituel rapport monde adulte/univers ado, l'auteure aborde de manière très concrète des concepts comme le courage, la loyauté, l'honnêteté... chers aux ados.

Cela dit, sur cette seconde partie, je cale un peu. Seulement un peu, puis je me laisse emporter par la vague rose levée par J.C. Oates. Car on a besoin de rêver. D'y croire. Tout adulte que je sois, j'ai aussi envie de penser (comme nous le montre J. C. Oates) que le monde n'est pas si désespéré que cela.

Au vu des bases posées par l'auteure, on n'a qu'une alternative: soit le drame pur et dur, soit la romance neuneuh... Quelque soit l'option choisie, le lecteur se sentira frustré.

C'est là qu'intervient le public cible... les ados. Il n'y a donc plus qu'une seule fin possible, pensable.

Au final, le système mis en place est crédible. Les parents sont super bien décrits, plus vrais que nature, le lecteur ne peut que se reconnaître dans ces mesquineries... les deux ados principaux et ceux qui gravitent autour sont également bien rendus. La caricature n'est pas au rendez-vous. On a des caractères trempés. Et cela (à mon avis) parle aux ados. Et l'écriture est fluide, limpide, aisée. C'est du Oates... Sans doute pas ce qu'elle a fait de mieux. Mais je préfère encore cela aux meilleurs Pancol, Gavalda ou Lévy.
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