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Critique de kuroineko


Premier amour, un conte gothique est un roman très court, presque une nouvelle. Il distille nénmoins une ambiance étrange qui met mal à l'aise.

Joyce Carol Oates déploie tout son talent en marquant le premier amour de sa jeune héroïne du sceau de l'innocence et de la perversion. Josie, onze ans, emménage avec sa mère qui vient de larguer son époux, chez sa grand-tante, veuve et mère de révérends presbytériens. Et dans l'attente de voir son petit-fils Jared Jr, vingt-cinq ans, qui vit là aussi, suivre les pas cléricaux de ses ascendants. On sent d'emblée la bigoterie élevée au rang d'obligation familiale. Avec les effets néfastes que cela peut produire...

Ce jeune homme pâle et studieux va provoquer chez Josie fascination et premiers émois amoureux. Sentiments qui se concrétisent et prennent un tour malsain et pervers, Jared développant un goût pour la manipulation et pour la torture tant physique que psychologique. Sous la façade du séminariste méticuleux, se cache un esprit tordu et pédophile.

Autre personnage sympathique : la mère caustique, arrogante et égocentrique qui délaisse sans façon sa fille tout en continuant à l'étouffer sous sa domination.
On peut dire que l'auteure a l'art de créer des portraits saisissants et effroyables! La seule figure digne d'empathie est Josie, pantin désarticulé entre deux appartenances et deux égos toxiques. Déboussolée par le brusque divorce et déménagement, trop différente pour s'intégrer à l'école elle se raccroche à cet amour pour son cousin avec toute l'innocence de son âge.

Sans doute pas le meilleur roman de Mme Oates. Mais, comme pour Douces pourritures, sa lecture marque l'esprit par son récit transgressif et dérangeant.
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