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3,39

sur 115 notes
Ransomville, État de New York.
La vieille maison des Burkhardt, cossue, comme toutes celles de Trinity Street, appelée "la maison du révérend" depuis plusieurs générations de pasteurs presbytériens, n'est plus habitée que par Ester Allan Burkhardt et son petit-fils adoré et vénéré, Jared Jr.
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L'acariâtre vieille dame a recueilli sa nièce Delia et sa petite-nièce Josie lorsque la mère de celle-ci a quitté son mari, sans en expliquer la raison à la fillette.
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Josie, 11 ans, se retrouvant très souvent seule dans l'immense bâtisse, descend souvent vers le marais en contrebas de la maison, au bord de la Cassadaga, rivière dont sa mère lui a vanté la beauté.
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En tant que parentes pauvres, Delia et Josie sont reléguées au second étage, dans deux pièces exiguës, la plupart du temps ignorées par Ester et son fils.
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C'est lors de l'une de ses excursions dans le marais que la gamine tombe sur son cousin, Jared Jr, 25 ans, étudiant dans un séminaire, se destinant à embrasser la carrière de ses aïeux.
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Je ne sais pas trop comment donner mon avis sur cette lecture dérangeante.
Appelons les choses par leur nom, le cousin est un pédophile et fait subir des atrocités à la petite Josie.
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La 4e parle de vertige des fantasmes et d'érotisme... je n'ai pas dû lire le même récit.
Du reste, la 4e de la version originale est bien plus représentative :
"A thirteen-year-old girl moves with her mother to her aunt's house, where she becomes involved in an affair with her aloof, twenty-five-year-old cousin, a seminary student, a liaison that leaves her victimized and confused."
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La plupart des choses ne sont que suggérées mais d'autres suffisamment décrites pour me choquer. Pourtant, il m'en faut beaucoup.
Après, c'est Joyce Carol Oates et j'adore sa plume.
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Encore un livre que je ne saurais conseiller ou déconseiller.
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Joyce Carol Oates ne fait jamais dans la demi-mesure. Soit son roman est un long et gros pavé qu'il est difficile de tenir dans une main (son poids équivaudrait une caisse de bière, unité de mesure certifiée et universelle du Bison), soit il est si succinct qu'il ne pèse pas plus qu'une cannette de bière à demi entamée (la cannette de bière est une sous-division de la caisse de bière dans l'unité de mesure décrite précédemment). « Premier amour – un conte gothique » fait partie de cette seconde catégorie de romans de l'écrivaine.

Plus qu'inquiétant, immoral ou onirique, ce livre est surtout dérangeant et ne peut laisser indifférent. Josie, une petite fille solitaire de 11-12 ans, face à Jared Jr., 25 ans, un séminariste ambigu. L'histoire d'une relation sexuelle d'une préadolescente avec un soi-disant homme de Dieu, voilà de quoi faire bondir toutes les âmes saintes qui furètent Babelio et/ou mon blog. Dieu m'a donné la foi et un membre vigoureux.

Un thème sulfureux. du sexe, une gamine, un séminariste. Voilà de quoi incommoder quelques bonnes âmes. Pas celle d'un bison qui aime bien cette odeur de souffre présente dans les grandes plaines – ou ici dans le marais. Et sans souffre difficile de craquer une allumette. Car, ce que j'ai ressenti avant tout, ce n'est pas le sexe entre les deux personnages, mais la fascination que ce séminariste aux chemises amidonnées d'une blancheur immaculée entraîne sur cette petite ouaille, brebis fragile et perdue au milieu de ce marais. Fascination qui se transforme même en dévouement totale et abandon de son corps pour des jeux pervers et masochistes.

Un livre l'un des plus érotiques qui soit ? Il parait, c'est le quatrième de couverture qui le revendiquait. Je demande à voir (ou à lire en l'occurrence). Je dirai plutôt un livre sur la fascination sexuelle d'une jeune fille qui (cette fascination extrême fausse peut-être son consentement) s'abandonne, se soumet aux désirs sadiques d'un très « respectable » homme, un séminariste. L'attraction magnétique du séminariste atteint son apogée lorsque ce dernier se sert de la petite agnelle égarée pour remplir son escarcelle d'autres « victimes ». Je vous avais prévenu ! Pas très morale, cette histoire..

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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« LE SERPENT NOIR. Tu te sens attirée ! »
Ce sont les premières phrases de ce 'conte gothique', ainsi que le désigne l'auteure.
Ça commençait mal pour moi : je n'aime pas les phrases courtes et l'usage de la seconde personne du singulier dans les fictions.
Les courtes phrases hachurent trop la lecture, la rendant fastidieuse, et je ne parviens pas à m'identifier à ce « tu » ou à le visualiser.

Heureusement, Josie reprend le récit à son compte après les quatre premières pages. Agée de onze ans, elle vient s'installer avec sa mère chez une tante de cette dernière, dans une bourgade de l'Etat de New-York.
On ne sait pas exactement ce qu'elles ont fui, même si l'on devine que la mère de Josie a voulu mettre de la distance avec le père de la fillette. Tante Esther, veuve du Révérend Jared Senior, les reçoit dans sa grande maison. L'accueil n'est cependant pas chaleureux. La présence du mystérieux Jared Junior, étudiant en théologie, et oncle de la fillette, n'arrange rien. Josie ne comprend pas ce qu'elle ressent - un mélange malsain de peur, d'admiration, de fascination, et de dégoût.

L'ambivalence des sentiments de la fillette explique le processus de sa soumission, et souligne la manipulation dont elle est victime. C'est ainsi qu'il convient selon moi d'interpréter le titre « premier amour », qui sonne a priori comme une provocation. Finalement le recours à la seconde personne du singulier dans quelques passages ne visait qu'à souligner la perte de maîtrise de Josie sur son environnement et ses comportements.

Ce récit est dérangeant mais c'est bien une dénonciation de la pédophilie qu'il convient d'y voir, je pense.
Je ne suis pas surpris de lire des avis très contrastés sur cet ouvrage.
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Etrange histoire que ce Premier amour qui porte mal son nom. Car en fait d'amour, il est plutôt question d'abus et d'emprise psychologique.
Jared Jr se révèle être un véritable bourreau et Josie, sa victime, éprouve pour lui une fascination peu compréhensible.
Ce récit est qualifié de "conte gothique". Il est vrai que l'ambiance générale de ce court roman est oppressante et inquiétante non seulement à cause du décor dans lequel se déroule le récit, mais aussi à cause des personnages, très spéciaux. On plaint Josie et, en même temps, son comportement et celui de sa mère nous répugne.
Etrange relation mère-fille que celle qui unit Josie et sa génitrice. Cette dernière ne semble se soucier de sa fille que pour lui asséner des vérités qui effrayent ou déstabilisent cet esprit jeune et impressionnable. On ne peut s'empêcher de penser que la mère a préparé le terrain pour Jared, a planté, dans l'esprit de sa fille, la graine qui allait, en germant, la transformer en victime consentante et en complice silencieuse et cruelle de son affreux cousin.

Du pur Joyce Carol Oates, magnifique et sombre à la fois.
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Josie a onze ans quand sa mère l'entraîne loin de son père. Elles s'installent chez la grand-tante de l'enfant. C'est là que Josie rencontre Jared, lointain cousin bien plus âgé qu'elle, qui étudie au séminaire et se destine à la prêtrise. Entre l'enfant et le jeune homme se noue une relation trouble et inquiétante. « Désormais chacun portera l'autre en lui comme un secret. » (p. 44) Josie ne dit rien à sa mère de ce que Jared lui fait endurer : par amour pour ce cousin si étrange, elle se tait et porte dans sa chair les traces d'une immonde affection.
Pour Josie, Jared est comme le serpent noir qui se faufile dans le marais derrière la maison, effrayant et fascinant. La fillette vit sous la menace insidieuse des représailles du jeune homme. Surtout ne pas lui déplaire, ne pas le trahir. « Équilibre précaire entre ce que Jared veut et ce que Jared ne veut pas. Tu vis dans la terreur de confondre l'un et l'autre, de provoquer son authentique colère. » (p. 64) de Josie ou de Jared, on ne sait qui est le plus perturbé, qui a le plus besoin de cette relation teintée d'horreur silencieuse. On sent en Jared une violence plus ou moins contenue : « Je n'ai pas fait ce qu'il était en mon pouvoir de faire. » (p. 67) Mais rien ne dit si Josie ne souhaite pas subir tout le pouvoir de son cousin.
Le sous-titre du roman est un conte gothique. Les sombres images qui illustrent le texte le justifient pleinement. Et il y a cette ambiance diffuse de terreur, cette angoisse permanente. Jamais l'enfant n'est en repos, toujours tendue vers un mystère étrange et odieux. le lecteur voit l'enfant pénétrer dans le marais, en dehors de toute surveillance ou amour maternel. La petite chose est en danger et personne ne la retient. La voix narrative qui s'adresse à l'enfant est à la fois la conscience de la fillette, mais aussi un avertissement venu d'ailleurs, une mise en garde aux allures malignes. « Il est bon d'avoir peur, il est normal d'avoir peur. La peur te sauvera la vie. » (p. 9) La peur peut aussi marquer pour toujours l'esprit encore fragile de l'enfant. Quelque chose dans le récit dit que Josie n'oubliera jamais. Et c'est bien le plus terrible.
Joyce Carol Oates propose un court texte très oppressant et troublant. le malaise s'épanouit dès les premières phrases : le lecteur assiste à la course désordonnée d'une enfant soumise aux yeux froids d'un prédateur pervers. Mais comme une souris prise au piège, il semble que Josie se délecte du danger et que sa course folle est un autre plaisir. Pour une fois, je suis ravie qu'un texte soit si bref, je n'en aurais pas supporté davantage. Mais je l'ai supporté avec un plaisir étrange, coupable, comme une autre fascination devant l'horreur et le danger.
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L'été de ses 11 ans, Josie est embarquée par sa mère qui a décidé de quitter le domicile conjugal sans en donner les motifs à sa fille
Elles partent s'installer à Ransomville dans l'état de New-York, chez Esther, la tante de Délia
La maman demande à sa fille d'être sage, quant à tante Esther, elle insiste bien pour que l'on ne dérange pas son fils Jared venu passer l'été dans la maison familiale pour étudier des textes de théologie.
La rencontre entre Josie et Jared va virer en une relation malsaine et immorale, l'homme va user et abuser de son pouvoir sur la pré-adolescente.

L'atmosphère de ce livre est très glauque et pesante. Dans ce court récit, l'auteure vise juste, en quelques pages elle dénonce l'immoral, elle plonge son lecteur dans un climat dérangeant, elle veut titiller les consciences.

#Challenge multi-défis 2021
#Challenge riquiqui 2021
#Challenge solidaire 2021
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Premier amour, un conte gothique est un roman très court, presque une nouvelle. Il distille nénmoins une ambiance étrange qui met mal à l'aise.

Joyce Carol Oates déploie tout son talent en marquant le premier amour de sa jeune héroïne du sceau de l'innocence et de la perversion. Josie, onze ans, emménage avec sa mère qui vient de larguer son époux, chez sa grand-tante, veuve et mère de révérends presbytériens. Et dans l'attente de voir son petit-fils Jared Jr, vingt-cinq ans, qui vit là aussi, suivre les pas cléricaux de ses ascendants. On sent d'emblée la bigoterie élevée au rang d'obligation familiale. Avec les effets néfastes que cela peut produire...

Ce jeune homme pâle et studieux va provoquer chez Josie fascination et premiers émois amoureux. Sentiments qui se concrétisent et prennent un tour malsain et pervers, Jared développant un goût pour la manipulation et pour la torture tant physique que psychologique. Sous la façade du séminariste méticuleux, se cache un esprit tordu et pédophile.

Autre personnage sympathique : la mère caustique, arrogante et égocentrique qui délaisse sans façon sa fille tout en continuant à l'étouffer sous sa domination.
On peut dire que l'auteure a l'art de créer des portraits saisissants et effroyables! La seule figure digne d'empathie est Josie, pantin désarticulé entre deux appartenances et deux égos toxiques. Déboussolée par le brusque divorce et déménagement, trop différente pour s'intégrer à l'école elle se raccroche à cet amour pour son cousin avec toute l'innocence de son âge.

Sans doute pas le meilleur roman de Mme Oates. Mais, comme pour Douces pourritures, sa lecture marque l'esprit par son récit transgressif et dérangeant.
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Josie et sa mère, s'installent chez la tante de cette dernière où vit le cousin Jared, jeune homme de 25 ans et personnage mystérieux.
Josie, 11 ans est très vite fascinée par le séminariste et très sérieux étudiant.

Conte gothique, onirique, immoral, qui met à mal le lecteur car très vite on se rend compte que Jared est malsain et exerce une emprise sur la fillette.

A mesure que les pages se tournent, sa domination sur Josie s'accroît faisant d'elle une petite esclave dévouée corps et âme à son cousin.

Elle se soumet aux désirs sadiques et sexuels de cet homme perturbé qui lui fait peur mais qu'elle admire malgré tout.

Ce qui dérange c'est cette jeune enfant totalement livrée à elle même, abandonnée par sa mère occupée à vivre sa vie de femme et qui tombe dans le piège d'un pervers .
Il l'a manipulé habilement et lui enlève son innocence, l'obligeant adroitement à assouvir ses plus fous désirs.

Le lecteur est bousculé, obligé d'assister avec dégoût à ces pratiques malsaines, pédophiles, relatées par l'enfant Josie, qui débute sa vie amoureuse en s'appuyant sur un modèle faussé et qu'elle croit vrai.

Très perturbant mais écrit d'une belle façon et sans jamais tomber dans le trash, tout dans la suggestion.
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Premier amour
A première vue, le titre semble évoquer une histoire d'amour digne d'un téléfilm de Noël.
...Un conte gothique
Le sous-titre casse cette idée et laisse un part de mystère.

Après avoir lu, "Viol - une histoire d'amour", dont le titre violent et plein de contradictions m'avait intriguée, ce Premier amour semblait plus léger.
Eh bien, que nenni ! Joyce Carol Oates a un don pour trouver un titre surprenant au regard de l'histoire racontée sans filtres.

Josie, 11 ans, arrive avec sa mère chez sa grande-tante Esther à Ransomville. L'enfant ignore pourquoi sa mère a fui la maison familiale avec elle.
Dans la maison vivent sa tante et le petit-fils de cette dernière, Jared Jr, un séminariste de 25 ans.
Le jeune homme est peu bavard et plongé dans ses livres religieux.

L'histoire racontée en grande partie à la 2ème personne du singulier, implique directement le lecteur qui se prend pour Josie et va vivre avec elle sa découverte du "premier amour", mais qui est loin d'être digne d'un dessin animé de princesse.
Une relation ambiguë va se créer entre elle et Jared Jr., dans laquelle Josie va avoir comme un syndrome de Stockholm, elle va tomber sous l'emprise de cet homme qui la fascine autant qu'il lui fait peur.

Ce court roman est dérangeant car parle d'un sujet sensible, la pédophilie, et d'un sujet encore plus sensible, la pédophilie des hommes d'église.
L'auteure a su me toucher par sa façon de raconter cette histoire, laissant une part d'ombre mais que l'on devine aisément.
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Premier amour, première emprise d'un homme de 25 ans sur une fille de 11 ans.

Accueillie avec sa mère (qui a quitté son père) chez une grand-tante, Josie y rencontre un cousin éloigné, Jared Jr, étudiant séminariste. Ce dernier, pour tester ses limites vis à vis de ses désirs, de ses pulsions sexuelles, joue avec le corps de Josie, viole son intimité, abuse de son pouvoir de fascination sur elle.

Des lithographies très sombres appuient ce court roman de Joyce Carol Oates qui semble flotter dans l'irréalité d'un rêve ou d'un cauchemar, et qui pourtant relate une histoire d'emprise et de manipulation bien réelle.
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