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Critique de NicolaK


J'ai découvert Joyce Carol Oates il y a quelques mois, en lisant Délicieuses pourritures, et m'étais promis de revenir vers elle très vite.
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Et puis le temps a passé et l'envie de la lire m'est revenue hier.
Un peu par hasard, je me suis emparée de Viol, une histoire d'amour.
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Pour être tout à fait franche, je ne suis pas d'humeur "pavé" alors 200 pages me convenaient parfaitement.
Mais quelles 200 pages ! L'auteure ne s'embarrasse pas de superflu, ses mots vont droit au coeur, ça pique profond là où ça fait mal.
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C'est le 4 juillet à Niagara Falls. Feu d'artifice, match de baseball, musique, fête dans la rue chez les particuliers et dans les bars.
Tina Maguire et sa fille de 12 ans ont célébré le "jour de l'indépendance" chez Casey, le copain de Tina.
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Celle-ci a un peu bu, beaucoup dansé, puis a réveillé sa fille Bethie qui s'était endormie sur un canapé. Minuit, il était temps de rentrer à la maison.
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Il fait doux, il faut moins d'un quart d'heure pour faire le trajet à pied, Tina décide de passer par le parc de Rocky Point en longeant le lac.
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Là se trouve un hangar à bateaux crasseux, qui sert de débarras, endroit où Tina sera laissée pour morte par une bande de jeunes ivrognes camés que la mère et la fille ont eu le malheur de croiser.
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Combien d'hommes ? au moins cinq, probablement davantage. Et la gamine est là, blessée, cachée, terrifiée... mais courageuse.
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La plume de l'autrice décortique les événements sans concession.
C'est cru, c'est violent, mais ce sont les faits, sans fioritures.
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Beaucoup de sous-entendus, aucune complaisance, Joyce Carol Oates n'est pas faite de ce bois. Elle ne s'étend pas, en dit un peu, pas trop. On devine aisément le reste, on lit entre les lignes..
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Après le récit du viol, nous continuons la plongée dans l'horreur avec la réaction et le regard des gens, puis le procès.
L'autrice ne fait de cadeau ni à la société ni à la justice et ça sonne terriblement vrai.
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Le procédé narratif fait mouche. Emploi de la 3e personne du singulier pour les personnages "secondaires" et de la 2e personne du singulier pour la gamine.
L'emploi du "tu" est remarquable et ajoute encore de l'émotion.
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"Tu étais Bethel Maguire que tout le monde appelait Bethie. Ton enfance a pris fin lorsque tu avais douze ans."
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Nul besoin de préciser que ce roman m'a scotchée (oui, j'aime bien ce mot) et que je le recommande vivement.
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